
Faute d’avoir pu s’élancer à l’avant de la grille en raison d’une non-conformité de sa voiture constatée à l’issue des qualifications, Paul Cauhaupé a disputé à Valencia des courses pas comme les autres. Il lui a fallu se dépasser pour dépasser, vite et bien, un nombre consistant de concurrents et remonter 8è samedi et 5è dimanche. Enrichissant sur le plan de l’expérience, mais contrariant au niveau de ses ambitions pour la conquête du titre de la Porsche Carrera Cup France. Sur le papier, cela reste possible, mais de façon plus réaliste, il se battra pour conserver une place sur le podium final lors du dernier rendez-vous, au Paul Ricard la semaine prochaine.
En arrivant en Espagne, le jeune Toulousain espère reprendre le leadership du championnat. Mais sa 911 lui donne du fil à retordre. « J’avais trop de sous-virage aux essais libres et c’était encore le cas sur le premier train de pneus neufs des qualifications samedi matin. J’ai souffert car j’aime avoir un bon train avant. L’équipe a revu le set-up dans la pitlane avant que je m’élance avec le deuxième train et j’ai tout de suite senti que la voiture était mieux. J’ai fait deux bons chronos qui m’auraient permis de me placer 3e sur les deux grilles de départ. »
Pourquoi ce conditionnel ? Après la séance, la voiture de Paul et celle d’un de ses coéquipiers sont vérifiées par les commissaires techniques, qui trouvent un défaut de serrage au niveau de la fixation de la traverse avant. La sanction est immédiate : les deux pilotes sont disqualifiés et rétrogradés en fond de grille.
Alors, comme on dit dans les Côtes d’Armor, en avant Guingamp. « Partir P20, cela ne m’était jamais arrivé en Cup. J’ai pris un très bon départ, j’ai évité un pilote qui avait calé et effectué huit dépassements en trois tours. A la mi-course, j’avais atteint la 9è place mais j’ai commencé à ressentir une surchauffe des pneus arrière. On avait pris le pari de partir assez haut en pression, ce qui m’a aidé en début de course pour remonter rapidement, mais logiquement on l’a payé sur la fin et je me suis classé 8è. »
Un élément perturbateur intervient au départ de la course 2 : la pluie ! Comme tout le monde est en pneus slicks, la direction de course sort le drapeau rouge avant même le départ et les teams s’affairent pour passer en pneus sculptés. Mais quand le peloton revient s’aligner derrière le safety-car, le tarmac a déjà séché ! A la relance, Paul fait partie des cinq pilotes qui rentrent directement dans la pitlane pour repasser en slicks… Bonne pioche ? « C’était la bonne stratégie mais le changement de pneus a pris trop de temps par rapport à d’autres pilotes, presque une minute alors que certains ont mis moins de 50 secondes. Il est vrai que ce genre de manœuvre ne se pratique quasiment jamais dans une course sprint. Je suis parti P19 et j’ai fini P5 , une telle remontée n’aurait pas été possible à la régulière, c’est donc un bon résultat même si le podium était jouable avec un meilleur pitstop. »
Le podium… et peut-être mieux encore sans la disqualification des qualifs. « C’est frustrant car nous étions vraiment rapides, surtout en course, avec tous les écrous bien serrés. » Nul doute que l’ensemble de l’équipe va se serrer les coudes pour finir le championnat en beauté au Circuit Paul Ricard, les 4 et 5 octobre !
Romane Didier,