
– La caravane W2RC est venue à bout de la plus longue étape du BP Ultimate Rally Raid Portugal ce jeudi : 655 kilomètres entre Grândola et Badajoz, ville espagnole où le bivouac s’est installé.
– Le suspense est resté entier jusqu’au bout à moto, où la domination du clan Red Bull KTM Factory Racing continue : Daniel Sanders l’emporte d’un rien devant Tosha Schareina (Monster Energy Honda HRC) en RallyGP, tandis qu’Edgar Canet étend sa domination en Rally2.
– Les Français Thomas Zoldos et Gaëtan Martinez (CFMoto Thunder Racing) ne baissent pas non plus la cadence : le premier gagne à nouveau en Rally3, le second s’échappe en quads.
– Chez les autos, Joao Ferreira (Toyota Gazoo Racing) s’est livré un mano a mano haletant avec son mentor Carlos Sainz (Ford M-Sport) et s’impose pour la première fois en Ultimate. Mauvaise journée pour Dacia, Nasser Al Attiyah et Sébastien Loeb perdant chacun un peu moins d’un quart d’heure.
– Le Portugal signe un triplé historique dans les catégories FIA puisqu’il triomphe aussi en Challenger avec Gonçalo Guerreiro (Nasser Racing) et en SSV avec Alexandre Pinto (Old Friends Rally Team).
– Une étape 3 longue de 511 kilomètres (dont 308 de spéciale) entraînera les concurrents dans les environs de Badajoz, sur un parcours 100 % espagnol, ce vendredi.
– À suivre sur le Race Center à partir de 08h35 (UTC +1).
RALLYGP : SANDERS D’UN RIEN DEVANT SCHAREINA
Gagner une étape en ouvrant la piste de bout en bout est un exploit à la portée de peu de pilotes. Daniel Sanders l’avait fait lors du Sonora Rally 2023 et du South African Safari Rally 2025. L’Australien a remis le couvert ce jeudi, en dépit des efforts de Tosha Schareina qui rêvait d’arriver chez lui, à Badajoz, en vainqueur, comme il l’avait fait l’an dernier. L’écart n’est jamais monté plus haut que 36 secondes (km 105), et ‘Chucky’ a finalement été 4 secondes plus vite que son rival. Il décroche sa troisième victoire d’affilée, lors de l’une des arrivées les plus serrées du W2RC. Ricky Brabec hisse une deuxième Honda sur le podium à 2’10.
Sanders conforte sa position de leader du classement général devant Schareina (+1’36), alors que Brabec est à plus de 7 minutes. L’Américain améliore sa position au détriment de son coéquipier Adrian Van Beveren et de Ross Branch (Hero MotoSports), qui ont chuté alors qu’ils occupaient les 2è et 4è rangs au départ de Grândola. Le Français concède son premier abandon sur un rallye-raid depuis le Dakar 2021, et son premier avec le HRC. Quant au champion du monde botswanais, sa difficile saison post-titre continue après un retrait au Dakar (chute), un forfait sur l’Abu Dhabi Desert Challenge et une 8e place en Afrique du Sud.
RALLY2 : CANET EN HÉROS LOCAL
Edgar Canet avait été battu lors de l’étape qui arrivait en Espagne l’an dernier. Il a cette fois mis un point d’honneur à l’emporter à domicile, repoussant Michael Docherty (BAS World KTM) à 1’58 et Bruno Santos (BS Frutas Patricia Pilar) à 2’51 ». Quatrième, le nouveau venu Preston Campbell (Honda HRC) progresse de jour en jour au guidon de sa CRF. Canet étend son avantage au classement général, désormais de 4’58 sur Santos et 5’22 sur Docherty. Le leader du championnat Tobias Ebster (Hero MotoSports) n’est plus en lice pour la victoire, ayant dû quitter la spéciale après avoir endommagé son radiateur d’huile.
RALLY3 : ET UN, ET DEUX, ET TROIS ZOLDOS !
Thomas Zoldos ne pouvait pas rêver mieux pour ses débuts en W2RC. Invaincu depuis le départ, le Français a enfoncé le clou en dominant Gonçalo Amaral (Wingsport) pour la troisième fois. Le Portugais concède 7’28 aujourd’hui et se retrouve à 8’54 du leader. Carlo Cabini (RS Moto) complète le podium à 41’28. Un souci mécanique a chassé Salvador Amaral (Wingsport), vainqueur à Badajoz en 2024, des hostilités du jour.
QUADS : MARTINEZ DEVANT LES YAMAHA
Le duel entre les CFMoto de Gaëtan Martinez et Antanas Kanopkinas a tourné à l’avantage du Français, bénéficiant d’une erreur de son coéquipier parti à la faute dans sa poussière. Non seulement Martinez gagne devant les Yamaha de Marek Loj (Poland National Team) et Alexis Varagne (Drag’on Distribution), mais il fait aussi le break au classement général : Kanopkinas est relégué à 40’34, avec Varagne troisième à 51’38.
ULTIMATE : FERREIRA NOUVEAU LEADER
La plus longue étape de la course a offert une amplitude horaire digne d’une journée du Dakar, donnant un lot de rebondissements proportionnel. L’équipe Dacia sort perdante, Toyota place trois Hilux sur le nouveau podium du général. Comme Tosha Schareina à moto, ‘El Matador’ n’aura pas réussi à ramener la coupe à la maison en Espagne. C’est Joao Ferreira, impérial, qui s’impose pour 1’03 devant Carlos Sainz, en dépit d’une remontada haletante. Suivent Saood Variawa (Toyota Gazoo Racing, +2’13), Seth Quintero (+3’05) et Lucas Moraes (Toyota Gazoo Racing W2RC, +3’47). Leur coéquipier Henk Lategan, vainqueur hier et donc ouvreur du jour, termine 8e (+7’19) et perd les commandes de la course.
Premier Portugais leader en Ultimate, Ferreira emmène un triplé Toyota au général devant Variawa (+3’24) et Moraes (+3’46). Sainz (+5’20) se console en revenant dans la course à la victoire, 7 » devant Lategan désormais 5è. Sébastien Loeb comme Nasser Al Attiyah ont chacun connu un sort similaire : une erreur les a contraints à des séances de mécanique d’un quart d’heure de main d’œuvre, pièce livrée par Cristina Gutiérrez pour le Français. Un superbe travail d’équipe qui ne doit pas suffire à consoler le clan Dacia. Ce soir, Loeb est 9è à 16’27, Al Attiyah juste derrière à 17 minutes. En partant loin demain, ils seront en pole position pour prendre leur revanche.
CHALLENGER/SSV : LE PORTUGAL À LA FÊTE
Vainqueur hier mais victime d’un ennui mécanique aujourd’hui, Mattias Ekström a laissé le champ libre à Gonçalo Guerreiro, qui était déjà l’homme du prologue. Il s’impose en Challenger malgré les assauts de Pau Navarro (BBR Motorsport, +3’22) qui espérait gagner à domicile, et sa coéquipière Dania Akeel (+6’07) qui a un temps fait la course en tête. Guerreiro prend le large au général devant Navarro à 8’55, Pim Klaassen (Daklapack Rallysport) à 11’42 et Nicolas Cavigliasso à 13’22. Le Portugal gagne aussi en SSV avec Alexandre Pinto, dont le succès vient entériner le premier triplé du pays dans les trois catégories FIA.