Dakar Étape 3 : Le sans-faute de Santolino, Variawa sans tarder avec Cazalet

L’ŒIL DANS L’OBJECTIF
Le séjour à Bisha, comprenant près d’une semaine en incluant les ‘vérifs’, s’est achevé lorsque le vent a cessé d’y souffler ! Et le Dakar retrouve sa nature de nomade, tirant un trait sur la carte en visant au nord-ouest, direction Al Henakiyah. Les pilotes sont descendus de près de 500 mètres d’altitude, et ont surtout dû affronter une première partie de spéciale très rocailleuse avant de prendre de la vitesse sur des plateaux sablonneux sur environ 200 kilomètres. Les trombes d’eau déversées la veille ont laissé place à des éclaircies qui ont rendu le terrain praticable, en tout cas idéal pour Lorenzo Santolino, auteur de son premier succès d’étape sur le Dakar au guidon de sa Sherco. Saood Variawa ouvre aussi son palmarès à seulement 19 ans.

L’ESSENTIEL
– La persévérance paye pour Lorenzo Santolino, qui redonne un peu de baume au cœur au clan espagnol en remportant sa première étape sur le Dakar pour sa 7è participation, et qui a connu à trois reprises la frustration de l’abandon. Cette fois-ci, il réalise une remontée parfaite après avoir pris le départ en 11è position, puis battu Ricky Brabec à l’arrivée avec une marge de 4 minutes.

– Daniel Sanders reste en tête du classement général, mais l’Américain Skyler Howes s’est rapproché à 1’57 de l’Australien. Son coéquipier chez Monter Energy Honda HRC, Adrien Van Beveren, est relégué au 8e rang à 16’24 en raison d’une chute qui l’a déstabilisé sur une partie de la distance.

– La sensation de la journée est peut-être celle du siècle, puisque Saood Variawa est devenu le plus jeune vainqueur de l’histoire de la catégorie reine, à seulement 19 ans. Le jeune Sud-africain s’impose sur une spéciale ultra-disputée, avec seulement 23 » d’avance sur Guerlain Chicherit, et un Top 5 ultra-resserré où la jeune génération brille en force. Mais les écarts minimes du jour n’ont pas bouleversé le trio de tête du général, avec Lategan au sommet suivi d’Al Rajhi (4’45) et Al-Attiyah (11’14). Les leaders de la course sont en partie débarrassés de la menace de Sébastien Loeb, qui a perdu 1h03’ sur la spéciale du jour à cause des conséquences d’un tonneau en début de spéciale.

– Nicolas Cavigliasso reprend ses bonnes habitudes de son époque quadeur et empile les étapes. Il signe aujourd’hui sa deuxième de l’année et garde la tête du classement des Challenger, avec une vingtaine de minutes d’avance sur Gonçalo Guerreiro et Corbin Leaverton, les deux jeunes de Red Bull Off-Road Junior Team.

– C’est maintenant pour l’honneur que ‘Chaleco’ Lopez se lance dans la chasse aux étapes. Il en gagne aujourd’hui une 15e au cumul de ses participations en SSV et Challenger, mais pointe à 2h45 de Xavier de Soultrait qui caracole en tête avec son coéquipier Brock Heger dans son sillage.

– La situation est stabilisée en camions avec une confrontation à trois toujours menée par Martin Macik, avec 3’34 d’avance sur Ales Loprais et 34 minutes sur Vaidotas Zala, le très efficace nouveau venu dans la catégorie.

LE COUP DUR
On ne s’ennuie jamais avec Sébastien Loeb. Flamboyant dans ses enchaînements de victoires, il sait aussi se montrer chevaleresque dans la douleur. Une fois encore, c’est de cette façon qu’a commencé son Dakar, mais les déboires de la première journée de la 48h chrono, avec des pannes de ventilateurs qui lui ont coûté près de trois quarts d’heure; ont presque été absorbés le lendemain par un show sur le trajet retour à Bisha. Aujourd’hui, l’addition est bien lourde après une spéciale débutée par un tonneau, apparemment sans conséquence dans un premier temps, mais dont les séquelles se sont avérées pénalisantes. La biellette de direction qui s’est cassée 50 kilomètres plus loin aurait pu être changée facilement si celle de rechange n’était pas restée dans la pièce de carrosserie envolée au moment de la roulade dans le sable. Et l’acharnement des ventilateurs contre l’Alsacien ne lui a pas permis de rouler à son train habituel de reconquête. Résultat, le pilote Dacia accuse un retard de 1h14 sur Henk Lategan au terme de la troisième étape. Pour beaucoup, c’est un gouffre. Pour Loeb, c’est peut-être l’affaire de deux ou trois bonnes étapes d’affilée… à condition qu’il ne subisse pas la même sanction que son rival Carlos Sainz à l’issue de l’inspection de son véhicule par les commissaires de la FIA.

LA DECLA DU JOUR.
Sébastien Loeb : « Viser la victoire devient compliqué »
« Au départ de la spéciale, je pensais qu’on était sur la piste mais on était à côté, donc j’ai pris une saignée qui nous a envoyé en travers et la voiture est partie en tonneau, on a déjanté les deux roues mais on ne s’est arrêté que 5 minutes. Il n’y avait pas tant de dégâts, mais après une cinquantaine de kilomètres, on a cassé une biellette de direction, ce qui n’est pas grave non plus mais notre pièce de rechange se trouvait dans les éléments de carrosserie qui sont restés sur le lieu du tonneau. Cristina s’est arrêtée pour nous en donner une, mais ensuite comme le ventilateur avant ne marche pas, nous avons roulé au rythme des SSV pendant toute l’étape. Ce n’est pas ce qu’on préfère comme journée, là on perd une heure, on se dit que c’est la « m… ». C’est comme ça, il va falloir continuer. On va rouler et on verra bien, même si viser la victoire devient compliqué ».

LA STAT : 6
Lorenzo Santolino décroche aujourd’hui sa première victoire sur le Dakar à l’occasion de sa 7è participation. ‘Santo’ offre à Sherco son 6è succès sur la course, le premier de la marque française en Arabie Saoudite après ceux remportés en Amérique du Sud inscrits par 4 pilotes. En 2010, à l’occasion de la première étape à Cordoba, David Casteu avait ouvert le livre des records. Joan Pedrero (2014 et 2017) et Alain Duclos (2014) inscrivant 3 lignes avant Mickael Metge en 2019 à Pisco. L’usine de Nîmes complète ainsi 5 ans plus tard sa collection.
David Casteu, manager de l’équipe officielle de la marque jusqu’en 2022, et Mickael Metge peuvent féliciter leur héritier sur place, le premier étant engagé à moto pour célébrer son passage de la cinquantaine, le second étant navigateur du Saoudien Yasir Seaidan en Challenger. ‘Santo’, actuellement installé à la 10è position du général, rêve d’accrocher le Top 5. Ce serait alors la meilleure place de Sherco qui pour l’heure s’est hissé jusqu’au 6e rang du Dakar. C’était déjà Lorenzo qui avait signé ce qui reste son record personnel et celui de la marque familiale made in France.

PUBLICITÉ