
Sébastien Delaunay est copilote professionnel de rallye et travaille avec la pilote Aliyyah Koloc, âgée de 20 ans, depuis deux ans maintenant. Ensemble, ils ont participé au Championnat du Moyen-Orient des Rallyes-Raids, au Championnat du Monde des Rallyes-Raids de la FIA ainsi qu’au mythique Dakar. À seulement un mois du Dakar 2025, nous avons parlé à Sébastien de son rôle en tant que copilote et de la façon dont il a aidé Aliyyah à s’améliorer en rallye-raid.
Sébastien Delauney est copilote professionnel en rallye-raid depuis plus de deux décennies et est un fan de rallye depuis son plus jeune âge. « Quand j’étais enfant, un rallye passait non loin de chez moi et j’adorais y aller. J’ai aussi beaucoup aimé regarder le Dakar à la télévision. Çela m’a toujours fait rêver », dit-il. Bien qu’il n’ait pas pratiqué de sport automobile dans sa jeunesse, ce sport est resté dans un coin de sa tête. Et quand il a commencé à gagner sa vie, il a choisi de se lancer dans le rallye. « Malheureusement, j’étais un très mauvais pilote », se souvient Sébastien. « À un moment donné, j’ai détruit trois voitures en un week-end. C’est là que je me suis dit que je ferais mieux de faire autre chose. » Comme par hasard, la personne à qui il a vendu ses voitures de rallye cherchait un copilote, et c’est ainsi que tout a commencé.
Des débuts difficiles
La première fois que l’expérimenté Français et la pilote de Buggyra Racing Aliyyah Koloc ont fait équipe, c’était en 2022 pour le rallye Baja de Jordanie. Aliyyah se souvient : « J’ai tout de suite eu une bonne connexion avec Sébastien, tant sur le plan personnel que professionnel. Il donne des instructions claires mais ne me dit que ce que j’ai besoin de savoir. Néanmoins, il m’a fallu un certain temps pour m’habituer à ce que quelqu’un me dise quoi faire dans la voiture. »
Être guidé par quelqu’un alors que vous roulez à pleine vitesse sur un terrain inconnu peut être intimidant, en particulier pour une jeune pilote comme Aliyyah. Sébastien explique : « Au début, c’était un peu difficile pour Aliyyah car elle a tendance à être dans son propre monde et elle a dû apprendre à travailler en équipe dans la voiture. C’était la chose la plus difficile pour elle, car sinon, en tant que pilote, elle a un vrai talent naturel. »
Le travail d’équipe compte plus que l’expérience
Le rallye-raid est toujours un peu un territoire inconnu. Contrairement aux rallyes conventionnels, ils utilisent des terrains hors-piste comme le désert, les dunes et les rochers, et il n’y a pas d’essais préalables. « Vous recevez le roadbook juste avant de commencer votre journée. On découvre le terrain au fur et à mesure. Il y a des indications dans le roadbook et nous suivons certaines pistes. Pourtant, parfois, nous sommes obligés de contourner les obstacles et de nous mettre d’accord sur le meilleur itinéraire », explique Sébastien sur sa façon de naviguer.
Dans la plupart des cas, l’expérience constitue un avantage important. Les rallyes-raids ne font pas exception, mais lorsque vous demandez à Sébastien s’il est plus facile d’être le copilote d’un pilote expérimenté, sa réponse est un peu surprenante. « Un pilote expérimenté peut plus facilement expliquer au copilote ce qui est nécessaire et il sera également en mesure d’aider à résoudre des problèmes auxquels le copilote n’a pas trouvé de solution. Cependant, ce qui est beaucoup plus important que l’expérience, c’est le travail d’équipe et le fait de bien travailler ensemble, en particulier dans des situations délicates. C’est impossible d’aller vite s’il n’y a pas une bonne entente entre le pilote et le navigateur », explique le Français de 43 ans.
Apprentissage rapide
Avec plus de deux décennies d’expérience en tant que copilote en rallye-raid, Sébastien a travaillé avec de nombreux pilotes, hommes et femmes, plus ou moins expérimentés. Il est donc bien placé pour juger du développement que, Aliyyah a connu en seulement deux ans de rallye-raid. « En plus de s’habituer à compter sur quelqu’un d’autre dans la voiture, Aliyyah a beaucoup amélioré ses compétences de conduite. Au début, elle était un peu mal à l’aise à l’idée de conduire sur des rochers, mais c’est complètement parti. Elle a également un bien meilleur contrôle de la voiture et sait prendre un risque calculé. »
Dakar 2025
Le duo a déjà participé au Dakar ensemble cette année. Ce n’était que la deuxième épreuve qu’ils disputaient et le premier Dakar pour Aliyyah dans la catégorie Ultimate, la plus haute classe de rallye-raid. Ils ont terminé à une impressionnante 25e place au classement général sur 55 qui ont franchi la ligne d’arrivée, tout en laissant quelques grands noms derrière eux.
Pour le Dakar 2025 qui débutera début janvier, Sébastien sera à nouveau le navigateur d’Aliyyah. « Je connais bien l’Arabie saoudite, ce qui nous donne un avantage, mais vous ne pouvez pas vraiment vous préparer. C’est l’expérience qui compte ici », conclut Sébastien.