Le Toulousain Paul Cauhaupé, Pilote Junior Porsche Carrera Cup France fait le point

#33 Paul CAUHAUPE (FRA), Pro-R, CLRT Schumacher Porsche Carrera Cup France Circuit Mugello, Italie 26 au 29 septembre 2024 © Alexis GOURE

Identification des points forts et des pistes de développement
La vie d’un espoir du sport automobile n’est pas toujours un long fleuve tranquille. On oublie parfois que l’inexpérience est le corollaire de la jeunesse et que l’apprentissage fait partie de la feuille de route. Il est temps, à la lumière des événements survenus au Mugello, de faire le point sur l’évolution du pilote Junior Porsche Carrera Cup France Paul Cauhaupé, alors que la fin de sa première saison de porschiste se profile sur un horizon lusitanien.

De façon brute, le jeune Toulousain n’a pas obtenu les résultats dont il rêvait en Italie. Il a terminé la course 1 6ème après être parti 5ème. Deux contacts avec un de ses coéquipiers au lancement de la course 2 ont occasionné quelques bleus à sa voiture noir et or, tout en le repoussant à la 12ème place. On a déjà vu week-end plus euphorique.

L’erreur serait de s’en tenir à ces seuls faits qui cachent une forêt de données positives et d’éléments à nuancer. A commencer par les bonnes dispositions affichées par Paul en début de meeting. « J’adore ce circuits avec ses reliefs et j’ai montré que la performance était là pendant la seule séance d’essais libres qui s’est déroulée sur le sec, même si je n’ai pas fait le tour parfait. Je me suis qualifié 5ème et 4ème pour les deux courses, assez près de la référence de la catégorie rookie et au sein de mon équipe. Bien sûr j’ai fait mieux cette année (3ème et 2ème à Spa, note de la rédactrice). J’étais d’ailleurs 3ème sur le premier train de pneus neufs, mais je n’ai pas exploité de façon optimale le grip de la piste qui était nettement meilleur en fin de séance sur le deuxième train. »

Le Top 5, c’est tout de même le haut du tableau, sachant que l’on a affaire à un débutant qui n’est pas le plus expérimenté de sa catégorie dans un championnat hyper réputé. Passons à la critique de la partie course de la manifestation. Paul achève la première au 6ème rang, avec un regret : avoir quelque peu manqué d’agressivité lors des premiers échanges. « Mon équipe et mon coach ont pointé cet aspect et une mise en action insuffisamment rapide parmi les domaines à travailler en priorité. Ils ont constaté que je ramène toujours des pneus propres et une voiture intacte ! Ils ont raison car c’est en début de course qu’il faut faire la différence, quitte à jouer des coudes car par la suite, les positions ont tendance à se figer. »

Au départ de la course 2, Paul se trouve impliqué dans un double incident de course dont il sera tenu responsable par les officiels (5 secondes de pénalité), mais qui mérite que l’on s’y attarde en prenant du recul. « Le départ a été donné sous procédure de voiture de sécurité car il restait du brouillard et des traces d’humidité à certains endroits du circuits. Au feu vert, j’ai dû me défendre face à un autre rookie mieux parti et en vue du premier virage j’ai vu qu’un de mes coéquipiers avait commencé à freiner assez tôt. Alors j’ai décidé de plonger à l’intérieur. »

#33 Paul CAUHAUPE (FRA), Pro-R, CLRT Schumacher
Porsche Carrera Cup France
Circuit Mugello, Italie
26 au 29 septembre 2024
© Alexis GOURE

La meilleure défense, c’est l’attaque ! « Il fallait que je tente un truc car j’avais perdu la tête du classement rookie la veille. Mais le pilote que je voulais déborder a légèrement changé de ligne pendant le freinage ce qui m’a contraint à obliquer moi aussi vers la droite et j’ai bloqué les roues. Pourtant, j’ai réussi à maitriser la voiture et à prendre le virage, en passant à environ un mètre de la corde seulement. Au milieu de ce premier virage, j’étais devant mon adversaire qui a alors braqué vers ma voiture et ce n’est qu’à ce moment que nous nous sommes touchés. J’ai continué en me positionnant à la corde du virage suivant qui cette fois tournait à gauche, avec l’autre voiture sur ma droite qui ne m’a pas laissé suffisamment de place. J’ai dû monter sur le vibreur, sans pouvoir éviter un nouveau contact qui cette fois nous a envoyé l’un et l’autre en tête à queue. Je suis reparti pour finir 12e avec une roue qui touchait la carrosserie, suite au premier choc. Pour l’anecdote, celui-ci a été assez violent sur mon flanc gauche pour que je ne puisse pas ouvrir la porte après l’arrivée. »

Chacun se fera son opinion en regardant le replay de cet épisode, qu’on oubliera sans doute bien vite, surtout si Paul réussit un beau parcours au cours du dernier meeting de la saison à Portimao. L’analyse des leçons apprises au Mugello devrait l’aider dans cette quête : « Le positif, c’est que rythme est là, je suis dans le groupe de ceux qui roulent devant, grâce aussi au travail impressionnant de l’équipe Schumacher CLRT Racing Team. Nous avons identifié ce que je dois améliorer, privilégier par exemple le naturel et le plaisir de piloter, comme c’était le cas les années précédentes, faire ce que je sais faire sans trop réfléchir. Et puis j’apprends toujours et le championnat n’est pas fini… » Il s’achèvera du 17 au 19 octobre en Algarve.

Romane Didier,

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