
L’étape 4 a laissé des traces à Mathieu Serradori et Loïc Minaudier. Ce matin, en s’élançant, ils se demandèrent à quelle sauce ils allaient être mangés ou, si la spéciale allait être claire. Finalement, ils sortent de la boucle 2 autour de Ha’il sans encombre mais bien rincés sur le plan physique.
« Ce matin au réveil, nous étions encore courbaturés de la veille. L’étape 4 nous a vraiment marqués physiquement, elle a laissé des traces. Rassurez-vous, le moral est bon, en grande partie grâce aux nombreux soutiens. Vous ne pouvez même pas imaginer le bien que cela nous fait de compulser les nombreux commentaires le soir sur le bivouac.
« Pendant ce temps-là, les guerriers de l’ombre font le nécessaire sur la voiture durant une bonne partie de la nuit. Leur implication et leur travail ne sont pas assez mis en avant.
« Quand notre journée s’achève, ce sont eux qui prennent le relais, et ils font un travail formidable chaque jour.
« Pour nous, aujourd’hui, le programme de la journée : une étape 100% sable. Nous sommes partis en 36ème position. Avec Loïc, pas besoin de se parler, seul le regard que nous nous lançons est significatif. Nous sommes en symbiose et frustrés par notre performance de la veille.
« Notre stratégie de la journée est simple. Attaquer pour remonter rapidement au classement et moins subir l’état de la piste qui se dégrade au fur et à mesure du passage des voitures qui nous devancent.
« Au volant, d’entrée, j’ai de bonnes sensations, je me sens bien, je prends du plaisir. Loïc gère parfaitement la navigation et nous arrivons rapidement au premier waypoint.
« Nous gardons le même rythme jusqu’au deuxième, troisième, quatrième, on les enchaîne, malgré la souplesse et la difficulté du terrain.
« Ce soir, on se rend compte qu’à ce moment-là de la course, nous avons remonté une vingtaine de concurrents, on pointe à la 12ème place !
« À l’intérieur de la voiture, c’est vraiment très physique. Le terrain est cassant, ça tape dans l’herbe à chameaux, et au bas des nombreuses dunes. On se fait martyriser, secouer et les impacts sont violents, on roule à la limite.
« Notre Buggy Century CR6-T n’est pas forcément à son aise dans les dunes. Les 2 roues motrices ne peuvent pas concurrencer avec les quatre roues motrices des leaders sur ce genre de terrain.
« C’est le moment que choisit Loïc, à environ 130km de l’arrivée, au milieu des consignes de navigation, pour m’encourager à rouler plus vite, à prendre plus de risques. Nous sommes bien, on déroule, nous avons le ressenti que rien ne peut nous arriver, tout s’enchaîne.
« Nous avalons les difficultés et survolons les pièges. On vole directement vers la ligne que l’on franchit, soulagés, mais mâchés. « La journée a vraiment été difficile physiquement. À la sortie, on finit complètement exténués, rincés, mais contents de nous être surpassés. Nos efforts ont payé. Nous terminons à la 12ème place, c’est une récompense de l’effort fourni conjointement » telle est l’analyse de Mathieu Serradori qui se redresse après le coup encaissé la veille par une transmission cassée.