Dakar SSV : Austin Jones, la force tranquille

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point » est probablement le proverbe parfait pour illustrer le déroulement de la course SSV. Sur les 13 spéciales au programme (en incluant celle de l’étape 1B), les pilotes polonais en ont gagné pas moins de neuf.

Marek Goczal tient la palme avec six succès à son tableau de chasse contre deux pour son frère Michal et une pour Aron Domzala. Et pourtant aucun de ces trois-là ne figure sur le podium final à l’arrivée. Dans l’exercice imposé par les épreuves d’endurance, il faut savoir faire preuve de régularité et ne pas ‘brûler’ les étapes ; une chose dont les représentants polonais ont manqué, jouant entre contre-performances et soucis mécaniques. Austin Jones en revanche s’est montré plus discret. L’Américain a plusieurs fois flirté avec la victoire, mais il n’y est jamais parvenu.

Il a toutefois figuré sur le podium quand il le fallait pour reprendre l’ascendant sur certains de ses adversaires à l’image du rookie Rodrigo Luppi De Oliveira. Le Brésilien s’est installé aux commandes du général avant de rencontrer un problème mécanique. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé pour Gerard Farres, coéquipier de Jones chez South Racing, durant l’ultime spéciale. L’Espagnol était au pouvoir, mais une défaillance électrique a permis à Jones de coiffer la couronne de justesse pour deux minutes. Farres doit donc se contenter de la deuxième place devant un débutant prometteur en la personne de Rokas Baciuska. Un peu comme Jones, le Lituanien n’a pas fait de bruit avant de s’imposer lors de l’étape 10 et de récidiver deux jours après pour la finale. Sa constance a été la clé qui l’a aidé à se hisser sur la troisième marche du podium pour sa première fois au Dakar.

Malchanceux par le passé, Austin Jones a enfin réussi à conjurer le mauvais sort et remporte son premier Dakar. « Je vous avais dit hier à l’arrivée (arrivée étape 11) que tout allait se jouer à la fin et c’est exactement ce qui s’est passé. On a vécu une journée sans soucis aujourd’hui, j’ai attaqué autant que possible, on a commis quelques erreurs, mais au final, on l’a fait. C’est fou, je remercie mon copilote Gustavo Gugelmin qui a fait un super travail et m’a permis de me battre jusqu’à la fin, tout le Team South Racing, Scott… désolé, je ne sais pas quoi dire, je suis comme fou. On savait que l’on avait un écart de 1’41 ce matin et qu’il fallait essayer de rester calme, ne pas faire d’erreur. On savait ce qu’il fallait faire, on avait un but et on l’a atteint. Le Dakar représente tout, ce pour quoi on s’entraîne depuis trois ans, c’est le but de tout pilote de rallye-raid. Le réaliser comme ça, juste sur le fil, c’est une belle histoire ! »

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