Ce fut intense et le suspense est resté pendu jusqu’à l’arrivée de l’étape 8 que ce soit à moto ou en auto. Sam Sunderland sur un coup de colère a évincé son beau-frère Adrien Van Beveren de sa place de leader occupé hier soir au terme de l’étape 7. C’est chaud, très bouillant entre les 7 pilotes au classement général des deux roues et ne faudra t-il pas des prolongations pour assister à un festival comme celui que nous vivons depuis l’étape 1.
En autos, c’est de la poudre aux yeux que lance Nasser Al-Attiyah et Matthieu Baumel aux Audi et surtout à Sébastien Loeb-Fabian Lurquin. Le Qatari et le français victimes de petits soucis mécaniques ont laissé filer leurs adversaires en mettant la dose de courage dans l’action et en leur laissant des miettes de satsifaction. Une façon de les amuser. Les Audi ont flirté avec le tiercé, Loeb s’est intercalé devant Sainz, pour monter sur la troisième marche du podium.
Moto – Le tenant du titre, Kevin Benavides a perdu 36 minutes dans la deuxième spéciale du Dakar, mais son travail de poursuite commence à payer : il est maintenant 6ème, à 14 minutes du leader Sam Sunderland.
« J’ai bien attaqué aujourd’hui, on était à l’avant avec ‘Nacho’. Ensuite j’ai eu un problème avec mon réservoir d’essence arrière qui ne fonctionnait pas, j’ai dû perdre 6 ou 7 minutes à arranger ça mais le plus important c’est que j’ai pu repartir. Ensuite, j’ai réussi à rejoindre les gars de Honda et on a bien roulé. Le travail de « remontada », c’était surtout une question de motivation, de mental. Sur le Dakar, rien n’est perdu jusqu’à la fin, il faut être prêt à tout. Je sais que tout est encore possible, je vais continuer de me faire confiance et d’attaquer. J’y crois toujours. »
Moto – ‘Sundersam’ brille aujourd’hui et reprend le général provisoire. Il constate un Dakar serré et il se prépare déjà à devoir ouvrir demain.
« Il semble que nous ayons changé de région, le type de terrain n’est plus le même. Aujourd’hui, beaucoup de sable et une navigation difficile entre les canyons, ce n’était pas facile de choisir le bon, il fallait rouler 300-400 mètres avant de se rendre compte que c’était une direction erronée. Il fallait vraiment prendre son temps, bien suivre le cap, la distance… Les gars qui ont ouverts ont fait un super travail. Honnêtement, j’ai tout donné aujourd’hui pour essayer de reprendre du temps. J’ai chuté quelque fois dans les dunes ce matin et je me suis un peu calmé après le ravitaillement. La course est très serrée cette année, c’est difficile pour nous, les pilotes, car c’est un peu les montagnes russes au niveau émotionnel. Hier, j’étais au fond après une journée difficile, mais il faut rester calme et prendre les jours comme ils viennent. Demain, après l’euphorie de la victoire du jour je vais être puni en ouvrant. Mais la règle est la même pour tous et celui qui veut gagner la course doit parfois gagner des spéciales » raconte Sam Sunderland sur la ligne d’arrivée. »
Moto – Adrien Van Beveren (Yamaha) a perdu sa place de leader mais reste toute de même au contact et en lice pour la gagne, au 3ème rang de la hiérarchie avec 4’43 de retard sur Sam Sunderland.
« Mon bouton de road-book est tombé en panne dès les premières dunes, j’ai donc dû le faire défiler à la main, ce n’était pas facile de piloter comme ça. C’était flippant de se faire secouer dans les trous en tenant le guidon avec une seule main, mais si je n’ai que ça comme problème, tout va très bien, ça fait partie du Dakar. J’ai donné le meilleur, je n’ai aucun regret. Je suis tout de même content de ma journée et je garde le même état d’esprit : continuer à faire le moins de fautes possible jusqu’au bout. »
Moto – Malgré sa blessure à la clavicule, ‘Bang Bang’ ne dépose pas les armes !
« C’était une journée difficile pour moi, spécialement en début de chrono dans les dunes avec mes suspensions réglées plus souples depuis ma blessure. J’ai chuté et cela a été difficile de continuer sur un bon rythme. C’est un bon jour, même si on a commis une erreur de navigation 50 km avant l’arrivée qui a dû nous coûter 10 ou 12 minutes. Je suis content mais cela aurait pu être mieux. Demain est un autre jour, on essaiera de mieux faire. La course est plus serrée devant, mais le plus important est d’être dans le bon rythme, de rester concentré et fort. Physiquement, je me sentais mieux aujourd’hui, mais j’ai chuté dans le sable et j’ai eu très mal à l’épaule pendant plusieurs minutes, même si j’ai essayé de conserver du rythme. »
Moto – Deuxième du classement général provisoire à quatre étapes de l’arrivée, Matthias Walkner, le champion du monde en titre est, avec Sunderland, l’autre métronome de l’édition 2022.
« Tous les jours sont importants, car on peut gagner ou perdre beaucoup de temps. En partant derrière j’avais l’opportunité de reprendre du temps sur ceux de devant, j’ai donné tout ce que j’avais sur la fin et cela n’est pas trop mal à l’arrivée. Mais il reste encore quatre longs jours. Le match qui a débuté cette semaine est très serré avec des hauts et des bas, ce qui est important c’est de ne pas commettre une grosse erreur et on verra à la fin. »
Auto – Le pilote du team BRX, Sébastien Loeb continue sa course-poursuite derrière Nasser Al Attiyah : 7 minutes de gagnées aujourd’hui, mais toujours 35’ de retard au classement général.
« Nous avons attaqué à bloc toute la spéciale. Mais au km28 on a crevé, nous avons perdu deux minutes. En arrivant à la neutralisation, nous constatons avoir perdu notre deuxième roue de secours ! Donc, il nous restait 250 kilomètres sans le droit à l’erreur. Je savais que nous étions sur le point de faire un bon temps, donc j’ai fait gaffe dans les cailloux, je n’ai pas voulu prendre de risque pour crever. En tout cas, nous réalisons une bonne spéciale, Nasser a certainement perdu un peu de temps, il n’allait pas très vite. La semaine dernière c’est moi qui ait été ennuyé, cette fois-ci c’est lui ! »
Auto – Deuxième du jour, Peterhansel-Boulanger sont accompagnés des deux autres Audi aux quatre premières place, la preuve est faite que les RS Q e-tron sont dans le coup.
« Nous avons bien tourné à mon avis et je sais que Mattias Ekström n’était pas loin derrière. Nous avons tapé dans une dune et perdu le capot, nous nous sommes arrêter pour déconnecter des câbles durant deux minutes. Plus la dernière erreur de nav’, cela ne donne pas la spéciale parfaite, mais en tout cas nous sommes dans le rythme, ce qui est plutôt pas mal. C’est bien de vivre des journées à peu près claires, sans gros problèmes techniques. Des crevaisons, se perdre, c’est normal, mais la première semaine a été quand même compliquée, j’espère que la seconde sera meilleure. Théoriquement, on a réglé les soucis de suspensions mais on est jamais à 100% sûr, même si, pour l’instant cela a l’air de bien se passer. »
Auto – Sur une étape perturbée par des problèmes mécaniques, le leader du général Nasser Al-Attiyah se satisfait de la perte de temps limitée qu’il encaisse : seulement 7 minutes de lâchées à Sébastien Loeb, son premier poursuivant.
« Durant 350 kilomètres nous n’avions plus que 2 roues motrices, à l’avant, et j’ai eu très peur tout du long. J’ai quand même essayé d’attaquer dans les 50 derniers kilomètres lorsqu’il n’y avait plus de dunes, et je suis vraiment soulagé de voir que nous n’avons perdu que sept minutes. Je suis heureux d’être à l’arrivée ! Le Dakar n’est jamais terminé, il faut le respecter. »
Auto – Vainqueur de sa première spéciale sur le Dakar pour sa première participation, Matthias Ekström signe le deuxième succès Audi après celui de Carlos Sainz.
« Nous avons connu un bon début de spéciale, ensuite j’ai fait attention dans les dunes où je n’avais pas un bon rythme du tout. Après la première neutralisation, j’étais bien plus confiant, nous avons rattrapé Yazeed (Al-Rajhi). Après qu’il m’ait laissé passer, j’ai imprimé un gros rythme et je me suis régalé. Emil a fait une superbe navigation, sans commettre la moindre faute. Pour moi, c’est une très bonne journée. C’est toujours bon d’avoir gagné, on apprend tous les jours, nous sommes encore ‘rookies’ et nous prenons nos précautions. Nous commençons à prendre nos marques et à trouver les réglages qui me conviennent beaucoup. Il faut encore développer la voiture qui est toute jeune. »
Quad – Le pilote de quad français Alexandre Giroud mène toujours la course et a même aujourd’hui amélioré sa marge sur Pablo Copetti en remportant l’étape : son avance est maintenant de plus d’une demi-heure au général.
« La première partie n’était pas facile, et ensuite nous avions encore beaucoup de kilomètres.
On croise les doigts, ce n’est pas fini mais tout se déroule bien jusqu’à présent. Pablo Copetti est toujours 2ème au général, c’est mon principal adversaire même si j’ai pu prendre un bol d’air par rapport à lui hier, j’espère que ce sera encore le cas aujourd’hui. »
Véhicules Légers – Bien qu’il dispose d’une avance confortable en tête du classement général qu’il domine sans discontinuer depuis l’étape 2, le Chilien ‘Chaleco’ Lopez reste prudent en vue de la conquête du titre des T3.
« Je n’ai pas perdu de temps aujourd’hui mais la course est encore longue. Aujourd’hui j’avais cassé une pièce, donc on s’est très bien qu’il peut se passer des choses chaque jour. Ce n’était pas facile aujourd’hui : même si je n’ai pas connu de problème, il y avait beaucoup de dunes, beaucoup de pierres, donc je suis content d’être arrivé. »
Camion – Le double vainqueur du Dakar dans la catégorie quads, Ignacio 
Casale a découvert les camions en 2021, et continue de s’épanouir dans la catégorie : il signe le 5ème temps du jour… derrière les quatre Kamaz.
« C’était une belle étape, nous avons bien attaqué toute la journée, sur un bon rythme. On a réussi à dépasser Loprais par exemple, et je pense que c’est le meilleur résultat que j’ai pu aller chercher dans la catégorie. Il y a une différence de millions de dollars avec les Kamaz, nous ne sommes pas préparés pour rivaliser avec eux. En revanche, on peut batailler avec les Loprais et les Hollandais. Ma seule stratégie, c’est à fond. »
Véhicules Légers – Huitième victoire sur ce Dakar pour Seth Quintero qui vise le record de 11 succès de Lartigue. Y parviendra t-il à quatre étapes du but !
« Nous savions que, aujourd’hui il y allait avoir beaucoup de dunes, c’est là que je suis le plus à l’aise. On n’a pas eu de crevaison, pas d’erreur de navigation, Dennis a fait un super boulot. La journée a été plus relax qu’hier. On avait déjà une belle avance au ravitaillement, on aurait pu rouler tranquille et ramener le OT3, mais ce n’est pas mon style et on continué avec un bon rythme. C’est la 8ème victoire, comme je l’ai dit, c’est mon objectif sur ce Dakar d’aller chercher le record de victoires en spéciale. Il reste encore quelques jours, j’espère qu’on y arrivera. C’est possible de l’égaler, pas de le battre, mais on va surtout continue à profiter comme on le fait depuis le début. »