
C’est de la journée de repos à Riyad après une semaine mouvementée que Dominique Robin effectue le bilan des six premiers jours de course. Depuis la rampe de lancement à Djeddah Jusqu’à Riyadh (jour de repos), il s’en est passé des choses dès le prologue. Le pilote de la KTM #64 serre les dents : « Je ne suis pas au meilleur de ma forme au niveau de l’épaule. Dans le prologue, j’ai roulé presque à l’arrêt par douleur et la peur de tomber. De ce fait, je me suis retrouvé en queue de peloton dans l’étape suivante… »
Difficile pour le béarnais d’avancer de façon confiante avec autant de douleur. Il veut continuer en s’accrochant et en prenant sur lui car, cet homme est un dur au mal et en recherche permanente de surpassement : « Je n’ai pas le moral et me demande vraiment si j’ai eu raison de m’entêter à participer au Dakar sans être à possession totale de mes moyens… »
Dans la première étape « magnifique au niveau des paysages mais dure du fait que plus de 100 motos sont passées avant, dès le km60 j’ai commencé à me faire doubler par les voitures… » poursuit-il. « Je subis, ne trouve pas un point GPS comme tant d’autre, et perds presque une heure en terminant la liaison de nuit. Pour finir, je ne situe pas mon assistance sur le bivouac, 2 heures après être arrivé… » et les galères s’enchaînent en plus de la fatigue ajoutant : « pas cool la communication avec ce nouveau team… »
Dominique n’est pas au bout de ses peines : « J’ai pensé mille fois à jeter l’éponge et, le deuxième soir chez le kiné, après une échographie de l’épaule, je suis rassuré par le bilan : le ligament rompu, ne s’est pas dégradé. C’est juste un épanchement qui créé la douleur et qui fait que je compense avec les cervicales. Je décide de me donner la nuit pour répartir ou arrêter ! »
Dominique Robin repart dans la nuit, c’est le lot des motos chaque jour de rouler sur la liaison avec le phare et il fait très froid. Techniquement difficile, Robin encaisse : « Avec un moral légèrement remonté : j’ai pris confiance pour rouler avec mon handicap. Je m’habitue aussi à rouler hors trace pour éviter le champ de mine laissé par les autres concurrents. Malheureusement, je ne peux avancer vite et debout car avec un seul bras valide, pas facile de résister à la pression du vent… »
Chaque jour, lever 5 heures du matin, 7 couches de vêtement tant le froid enveloppe le corps, il fait 5°. « Malheureusement, dans l’étape 4 mon équipier chute, hématomes, nez cassé, pneumothorax et genoux déboité, un rapatriement s’impose. Ça glace ! Ensuite, les spéciales 5 et 6 furent tronquées en raison de l’indisponibilité des hélicoptères et d’une spéciale jugée trop dangereuse… » se réjouit Dominique classé à l’heure de la journée de repos à la 106ème place, très loin de son objectif du départ. « C’est la première fois que je me retrouve en fin de classement et c’est bien différent de celui effectué en 2010 ou j’ai terminé 25ème. Plus on part derrière, plus c’est dur car la piste est défoncée. Il y a des risques avec les dépassements et, le retour au bivouac s’effectue de nuit. C’est une expérience. Je ne peux pas faire mieux et j’espère pouvoir atteindre l’arrivée, sans tomber ! » dit-il en croisant les doigts. « Le Dakar se mérite, je l’avais un peu oublié après 12 années d’absence (depuis 2010 en Argentine) » conclut le Béarnais bien secoué.