Steven Palette : Rencard au Ricard !

Steven Palette a décroché ses deux premiers trophées de 2ème de la saison à Lédenon. Mais si on y ajoute ses trois victoires et quatre troisièmes places, on obtient une impressionnante collection de neuf podiums en dix courses. Le pilote VSF Sports – Amplitude Automobiles abordera en tête la dernière étape du championnat de France FFSA Tourisme sur le circuit Paul Ricard.

Le circuit gardois de Lédenon a la réputation de soumettre les pneumatiques à rude épreuve. « Avec nos BMW M2 CS Racing, nous nous attendions à souffrir aux essais libres face aux légères tractions avant » expliquait Steven. « A ce stade d’un meeting en effet, nous roulons avec les pneus usagés des précédentes épreuves. Mais notre rythme s’est tout de suite révélé meilleur que prévu. »

La première séance qualificative confirme cette bonne forme et le leader du championnat de France réalise le 2ème temps, devancé dans le tout dernier tour par la seule Peugeot 308 Racing Cup de Florian Briché.

Au départ de la course 1, la BMW de Steven et celle de son challenger au championnat Ricardo van der Ende prennent l’avantage. Elles creusent même un écart définitif sur un peloton de tractions occupées à se livrer une spectaculaire lutte intestine. « Ma voiture se comportait bien, puis le train arrière a commencé à se dégrader légèrement. Pas de quoi perdre concentration et sérénité. Mais à la fin du sixième tour, la voiture s’est dérobée sur le vibreur extérieur à l’entrée de la ligne droite. » Ricardo van der Ende n’en demandait pas tant. Le doublé BMW se concrétise, mais pas dans l’ordre que l’on espérait du côté de l’équipe ligérienne.

Les tractions prennent massivement le pouvoir en qualif 2 car après la première journée de compétition, leur contingent de pneumatiques est en meilleur état que celui des puissantes BMW. « Encore une fois, j’étais surpris de parvenir à rivaliser. Je suis resté longtemps P2, puis P3. En fin de séance, une 308 s’est immobilisée à droite de la piste, protégée par un drapeau jaune, ce qui signifie qu’il faut lever le pied à cet endroit. J’ai pensé qu’il ne serait plus possible d’améliorer. Et pourtant, deux Peugeot l’ont fait et je me suis retrouvé 5ème. » Avec toutefois la satisfaction de devancer les autres BMW.

Des scénarios inattendus, Steven en a connu pas mal depuis le début de sa carrière qui remonte à une douzaine d’années. S’il était présenté au Festival de Cannes, celui de ce dimanche à Lédenon mériterait sinon une Palme d’or, au minimum un Prix spécial du jury.

« Au premier tour, avec Ricardo van der Ende, nous nous sommes retrouvés côte à côte au virage de la Carrierasse, puis au Camion, jusque-là c’était sympa. Mais dans la remontée du Cavalet, alors que je lui avais laissé beaucoup de place à l’intérieur, il m’a percuté une première fois, ce qui m’a obligé à contrebraquer. Il a fallu un tour et demi de volant pour rattraper la voiture sur le vibreur extérieur. Ensuite, j’ai senti un deuxième choc et j’ai vu le capot de sa M2 au dessus de mon aile droite ! Je me suis demandé si j’allais pouvoir ramener la voiture. Par miracle, je suis arrivé à la remettre sur la piste et là, je me suis fait taper par une 308. Ma BMW a commencé à émettre un bruit bizarre, des voyants se sont allumés sur le dashboard, j’ai fait gaffe au freinage de la Servie car certains chocs peuvent parfois perturber l’ABS. Un peu plus loin, il y a eu une petite mésentente et un autre contact avec mon coéquipier Florent Teillais qui voulait me laisser repasser… »

Que d’émotions en moins de trois kilomètres ! Il devait être écrit que ce dimanche 12 septembre serait le jour des leaders de championnat qui s’accrochent, en France comme en Italie. « Les températures étaient OK alors j’ai continué. Peu après le team m’a indiqué que Ricardo avait été pénalisé d’un drive through suite aux contacts. A partir de là, je me suis dit qu’il fallait d’abord finir et si possible marquer un maximum de points. »

Mais pour les péripéties, la journée n’était pas finie. « Les commissaires avaient mis des pneus à l’intérieur de la Carrierasse pour éviter qu’on ne coupe trop le virage. Tout à coup un des pilotes qui me précédaient les a touchés et j’ai vu deux pneus oranges traverser la piste devant moi ! Le temps de les éviter, je me suis fait dépasser par une 308 que j’ai heureusement pu redoubler un peu plus tard pour reprendre la 3ème place. Puis on m’a appris que le leader avait pris 10 secondes de pénalité, j’ai donc attaqué pour terminer à moins de 10 secondes et me classer 2ème. En espérant que la voiture tienne. Mission accomplie pour moins d’une demi-seconde ! »

Cette expérience a au moins permis de démontrer avec certitude que la BMW M2 CS Racing est à la hauteur de la réputation de la marque bavaroise en matière de robustesse. « L’auto est abimée mais rien de profond. Au bilan du week-end, j’ai fait le job en qualif, je score deux fois P2, c’est bon pour mes statistiques et je reprends un peu de marge au championnat. Nous irons au Paul Ricard avec 29 points d’avance et en tête du classement Teams. Si mes concurrents ont des obligations, pour ma part il s’agira simplement de faire le même travail que celui réalisé depuis le début de saison. » Verdict les 2 et 3 octobre.

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