Michelin réussi sa ‘première’ à Portimão en FIA WEC

– Les nouveaux pneus MICHELIN Pilot Sport pour la catégorie LMH performants et constants face à la chaleur élevée de Portimão
– Première sortie en course pour Glickenhaus et ses pneus 29/71-18 (avant) et 34/71-18 (arrière)
– Une gamme LMH centrée sur les fenêtres de température d’utilisation

Avec l’arrivée de la nouvelle catégorie LM Hypercar, qui a remplacé la LM P1, Michelin a travaillé d’arrache-pied sur la conception des pneus adaptés aux nouvelles voitures. Présentant des différences en termes de poids, de puissance et d’aérodynamique, les nouveaux prototypes ont demandé une refonte totale de la structure et des mélanges de gomme. Une nouvelle gamme de pneus MICHELIN Pilot Sport a donc vu le jour, laquelle a entièrement été développée sur simulateur.

Selon le règlement du Championnat du Monde FIA-WEC, deux options sont proposées aux équipes engagées en termes de dimensions : des pneus 31/71-18 aux quatre roues de la voiture ou, en alternative, des pneus 29/71-18 à l’avant, et 34/71-18 à l’arrière. Le choix s’effectue sur la base de la charge aérodynamique et des contraintes imposées aux pneumatiques par la structure et la répartition des masses de la voiture. Ainsi, Toyota Gazoo Racing et Alpine Elf Matmut chaussent quatre pneus de dimension identique, tandis que Glickenhaus Racing équipe sa nouvelle 007 LMH de pneus plus larges à l’arrière, et plus étroits à l’avant.

Par le passé, Michelin avait adopté une nomenclature classique des gommes selon trois crans : SOFT, MEDIUM et HARD. Aujourd’hui, les ingénieurs de la firme clermontoise sont retournés à une approche plus technique à l’occasion de l’arrivée de la catégorie LMH. Ainsi, au Portugal, les écuries ont eu à leur disposition des pneus de gomme MEDIUM et MEDIUM Hautes Température, c’est-à-dire des enveloppes ayant la même rigidité, mais adaptées à des plages de température de piste différentes.

150°C au cœur de la gomme sur l’Autódromo Internacional do Algarve !
Le déplacement des 8 Heures de Portimao d’avril à juin a profondément changé les conditions d’utilisation des pneumatiques. Re-surfacé à la fin de l’année 2020, l’Autódromo do Algarve se caractérise par un asphalte très noir, dont la surface a facilement dépassé 50°C durant le week-end de course. Lisse et peu usant, le tracé lusitanien génère également la formation de beaucoup d’énergie thermique. De ce fait, l’enchainement de virages rapides et les dénivelés successifs ne permettent jamais aux pneus de refroidir. Le seul moment de ‘repos’ est finalement la longue ligne droite qui passe devant les stands.

Dans ces conditions, la température interne de la bande de roulement d’un pneu MICHELIN Pilot Sport d’Endurance peut atteindre 150°C, exposant les pneumatiques au risque de ‘blistering’, c’est-à-dire la formation de bulles dans le mélange de gommes. Ce phénomène, qui n’a aucun impact sur la sécurité ou sur la performance, peut néanmoins engendrer quelques vibrations affectant le confort de pilotage.

« Entre ingénieurs et chimistes, nous sommes venus à quatre personnes à Portimão pour étudier le comportement des nouveaux pneus LMH par des conditions de température extrêmes », explique Aurélien Fabre, le chef du développement des pneus MICHELIN Pilot Sport pour l’Endurance. « Nous avons découpé et analysé de nombreux pneumatiques afin d’établir la corrélation entre le phénomène de ‘blistering’, les températures de roulage, les réglages de la voiture et le style de pilotage. Et nous sommes absolument satisfaits de ce week-end à double titre : d’abord, il convient de souligner que les pneus MICHELIN Pilot Sport LMH ont montré une très bonne endurance à la chaleur. Nos partenaires ont pu aisément doubler leurs relais durant la course. Ensuite, la quantité et la qualité de données récoltées sur place nous permettra de continuer de faire évoluer nos systèmes de simulation, déjà riches d’une fiabilité exceptionnelle. »

Les 8 Heures de Portimao ont fait également office de banc d’essai pour les nouveaux pneus Michelin 29/71-18 (avant) et 31/71-18 (arrière) équipant la Glickenhaus 007 LMH. Développés à 100% sur simulateur et n’ayant roulé que durant les essais de développement de la nouvelle voiture, ces pneus n’avaient jamais pris la piste à l’occasion d’une course d’endurance, notamment avec les contraintes supplémentaires générées par le trafic.

« Nous avons travaillé main dans la main avec notre partenaire Glickenhaus pour affiner les réglages et optimiser l’utilisation des pneus », indique Pierre Alves, manager Endurance de Michelin. « Mais développer une voiture lors d’essais privés et l’engager dans une manche du FIA WEC, avec des adversaires, du trafic et une stratégie de course à respecter, ce n’est pas la même chose !
« Les 24 Heures du Mans approchent, et nous profitons de chaque occasion pour progresser et accompagner notre nouveau partenaire, qui engagera deux voitures en FIA WEC dès les 6 Heures de Monza, en juillet, avant de sauter dans le grand bain de la classique Mancelle. »

Le duel Alpine / Toyota anime les 8 Heures de Portimão 2021
Très attendue, la confrontation entre les écuries Alpine Elf Matmut et Toyota Gazoo Racing a été au centre des débats. En mesure de réaliser la pole position grâce à son excellent niveau de performance sur un tour, l’Alpine A480 – Gibson était néanmoins pénalisée en course par une autonomie inférieure à celle des Toyota GR010 – Hybrid. Tous les yeux étaient alors rivés sur les écrans lorsque la voiture française s’est arrêtée après 30 tours afin d’effectuer son premier ravitaillement, avec plus de cinq secondes d’avance sur les deux Toyota. Mais les deux GR010 – Hybrid, équipées de moteurs électriques, ont poursuivi leur course pendant six tours supplémentaires avant de s’arrêter aux stands et reprendre la piste… six secondes derrière l’Alpine.

Les ingénieurs ont alors lancé leurs systèmes de simulation pour estimer si le différentiel de performance pourrait être suffisant pour compenser le temps perdu lors d’arrêts plus fréquents. Dans cette difficile équation, les pneus jouent un rôle fondamental. Car effectuer un double relais avec les mêmes pneumatiques permet d’économiser jusqu’à 25 secondes sur le temps global d’arrêt aux stands. Dans le duel Alpine/Toyota, la bonne exploitation des pneus Michelin et leur constance exceptionnelle en termes de performances ont constitué un facteur important dans la stratégie de course et dans le résultat final. Ainsi, on a pu observer que les pneus Michelin se sont illustrés au Portugal pour leur performance ‘made to last’ (faite pour durer), en se jouant de la très haute température de la piste.

Après huit heures de course intensive, c’est finalement la Toyota GR010 #8 de Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima et Brendon Hartley qui a franchi la ligne d’arrivée à la première place. Elle devance la voiture sœur #7 de Mike Conway, Kamui Kobayashi et José Maria Lopez, ainsi que l’Alpine A480 Gibson #36 d’André Negrâo, Nicolas Lapierre et Matthieu Vaxivière.

Dans les catégories LM GTE Pro et LM GTE Am, toutes deux équipées à 100 % par Michelin, la bataille a également été de haute intensité. Sur ce circuit exigeant, qui a mis les machines et les hommes à rude épreuve, les pneus MICHELIN Pilot Sport HARD, recommandé par Michelin, se sont confirmés à la fois comme les plus performants et les plus endurants.

Au final, c’est la Ferrari 488 GTE Evo d’Alessandro Pier Guidi et James Calado qui s’impose en LM GTE Pro, devant Miguel Molina et Daniel Serra, sur une autre Ferrari 488 GTE Evo, et la Porsche 911 RSR-19 de Kevin Estre, Neel Janiet Michael Christensen.

En GTE Am, c’est l’équipe Cetilar Racing (Ferrari 488 GTE Evo) qui remporte ces premières 8 Heures de Portimão, devant le Team Project 1 (Porsche 911 RSR-19) et AF Corse, qui complète le podium grâce au trio Flohr/Castellacci/Fisichella, sur la Ferrari 488 GTE Evo #54.

La troisième manche du Championnat du Monde d’Endurance FIA-WEC se déroulera sur le circuit de Monza, en Italie. Il s’agira d’une course de six heures, dont le départ sera donné le dimanche 18 juillet.

Alessandro Barlozzi,

PUBLICITÉ