Dakar Étape 8 : Nasser Al Attiyah, la quarantaine conquérante

L’œil dans l’objectif
La ville du futur n’a pas encore émergé des sables et des roches, mais la région de Neom impressionne déjà par ses créations géologiques multi-millénaires. Les canyons, les falaises et les montagnes rocheuses brunes parmi lesquels les pilotes ont slalomé pendant la seconde moitié de la spéciale valaient bien les difficultés de navigation auxquelles ils ont été confrontés en quittant Sakaka. Il a aussi fallu aborder en début des spéciales des portions pierreuses qui ont bien entamé les roues des motards, comme peuvent par exemple en témoigner Toby Price et Sam Sunderland. En autos, Sébastien Loeb y a lui aussi connu des déboires en perçant son dernier pneu. Les points de vue enchanteurs, ça se mérite !

L’essentiel
Il a tout d’un grand ! ‘Nacho’ Cornejo avait pris hier la tête du classement général pour une petite seconde grâce à sa 2ème place sur l’étape de Sakaka. Exposé à un rôle d’ouvreur alors qu’il a rapidement rejoint son coéquipier Brabec à l’avant de la course, le Chilien est parvenu à signer le meilleur temps et porter sa marge sur Toby Price à 1’05, le tout dans une deuxième partie d’étape marathon… et le jeune homme ne semble pas manquer de sérénité pour aborder les quatre derniers jours dans la position de leader.
D’un autre côté, c’est bien de la maturité qui s’est exprimé chez Nasser Al Attiyah, qui a remporté sa 40ème spéciale (voir stat du jour) pour se rapprocher légèrement et continuer d’exercer une pression constante sur Stéphane Peterhansel, qu’il talonne maintenant à 4’50. Jusqu’ici, le pilote du Buggy X-Raid ne manque pas de sang-froid et résiste aux assauts de son rival, mais son avance ne lui accorde aucun faux-pas.
Comme par exemple la mésaventure qui est arrivée à Aron Domzala, sorti de son fauteuil de leader des véhicules légers sur un problème mécanique. Austin Jones profite des déboires du Polonais pour mener la course avec 9’22 d’avance sur Seth Quintero et 19’42 sur ‘Chaleco’ Lopez, vainqueur d’une quatrième étape et déterminé à combler son retard. En quads, c’est entre Manuel Andujar et Alexandre Giroud que se joue le match au sommet : avantage à l’Argentin pour le moment, avec 19’43 d’avance sur le Français, victorieux pour la quatrième fois cette année, prologue compris.
En camion, tiercé réalisé sur l’étape par Kamaz, Shibalov en tête, ne bouleverse pas le trio également tout bleu du général, emmené par Dmitry Sotnikov.

La perf’ du jour
Le team Abu Dhabi Racing est monté en puissance avec les duos Cyril Despres-Mike Horn et Sheikh Khalid Al Qassimi-Xavier Panseri. Lors de la première étape, Al Qassimi avait établi le cinquième temps. Il s’est ensuite approché de ce résultat sans l’égaler avant aujourd’hui. Assisté par son copilote français, l’Émirati, parti 11e, s’est hissé dans la hiérarchie jusqu’à la quatrième position à un peu plus de sept minutes. Avant le départ de la spéciale du jour, Cyril Despres, qui profite de ce Dakar pour collecter un maximum de données pour le développement d’un véhicule à hydrogène, venait déjà de signer son meilleur résultat de l’année avec le sixième chrono du dimanche. Mais le quintuple vainqueur au Dakar à moto entendait bien ne pas en rester là ! Au cours de la spéciale, il s’est même hissé jusqu’à la quatrième place avant d’être battu par son coéquipier dans les derniers kilomètres. Deux performances prometteuses pour les pilotes des deux Peugeot, déterminés à faire aussi bien si ce n’est mieux d’ici le retour de la caravane à Jeddah.

Le coup dur
Les années passent et se ressemblent, à quelques détails près, pour Aron Domzala. Assisté par Maciej Marton, le Polonais s’est montré régulier en terminant parmi les cinq premiers sur cinq des sept étapes disputées jusqu’à aujourd’hui. Un peu à l’image de l’an dernier lorsqu’il avait toutefois dû faire une croix sur une victoire finale beaucoup plus prématurément… en lâchant 4h le deuxième jour après avoir gagné l’étape d’ouverture. Le duo embarqué dans un Can-Am a de nouveau gagné une spéciale en 2021 et roulait en tête du général mais a une fois de plus joué de malchance, victime d’un problème mécanique. Domzala a laissé plus d’une demi-heure sur l’incident, qui lui fait perdre les commandes du général et compromet sensiblement ses plans. Pour gagner, à quatre jours de l’arrivée à Jeddah, aucune erreur n’est permise.

La stat du jour : 40
En 2007, Nasser Al Attiyah passait surtout pour un fonceur peu précautionneux lorsqu’il a remporté sa première spéciale à Nema, en compagnie d’Alain Guéhennec au volant d’une BMW du team X-Raid. Depuis, il ne s’est plus passé aucun Dakar sans qu’il s’impose sur au moins une étape, ce qu’aucun pilote n’est parvenu à faire pendant 14 éditions consécutives dans l’histoire du rallye. Sur la route de Neom, le pilote qatarien a ainsi remporté la 40ème spéciale de sa carrière et se trouve toujours en 3ème position des collectionneurs de scratchs en auto, avec en point de mire Stéphane Peterhansel (47) et Ari Vatanen (50).

Sur un air de Classic
Le Volkswagen Iltis piloté par l’Espagnol Ignacio Corcuera date de 1980 et a été restauré en respectant exactement les caractéristiques de celui qui avait remporté la catégorie autos cette année-là, dans les mains de Freddy Kotulinski. Dans la course de régularité qui se joue cette année, il est pour l’instant 21ème du classement toujours dominé par Marc Douton sur un Buggy Sunhill.

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