Dakar/Xavier De Soultrait : « Jamais vécu un Dakar comme ça ! »

Repartir d’une page blanche, après tout, c’est le bon moment. Après quatre saisons chez Yamaha, place à Husqvarna. Du bleu au blanc, du japonais au suédois, Xavier de Soultrait n’a pas gagné en prononciation, mais conserve intactes ses ambitions. Le vicomte de Moulins vous fait partager les coulisses de son huitième Dakar.

Il s’amuse d’une photo postée par Jutta Kleinschmidt, seule femme vainqueur du Dakar. Une photo prise au kilomètre 19 de la spéciale, où tout le monde ou presque s’est égaré. « Je fais peut-être parti du 1% qui a encadré cette note en rouge ce matin ! », nous a-t-il confié après la 5ème étape, avant d’ajouter : « C’était long pour les nerfs aujourd’hui. Au km 50, je me suis retrouvé à ouvrir la piste. C’est toujours un plaisir, tu es devant, tu fais la première ligne et tu emmènes toute la caravane. C’est un honneur. Ce n’est pas la première fois, mais c’est toujours sympa. Tu sais aussi que tu perds gros. Que derrière, ils vont te remonter. Au ravitaillement, on est arrivé ensemble, les 5-6 premiers. On attendait les autres… 2 minutes, 5 minutes, 10, 15… On avait le sourire. Il aurait fallu nous filmer ! Cette banane ! Le deuxième groupe est arrivé après 18 minutes ! On s’est bien marré ! »

Balles neuves !
Surtout, ne lui parlez pas d’un nouveau statut, relatif à son bon début de course : « J’ai dormi comme un bébé. Impeccable. Je me coupe des réseaux sociaux, je laisse le téléphone tranquille. Dans le bivouac, J’ai reçu beaucoup de témoignages de sympathie, surtout de la part des bénévoles de l’organisation. On se connait depuis quelques années maintenant, ils sont touchants. Même aux CP, ils m’encouragent ! Ca fait vraiment plaisir. L’équipe, elle, n’a rien fait de spécial, et tant mieux. Je n’aurais pas aimé. On est sur la même longueur d’ondes. Comme si de rien n’était, on ne change rien. C’est bien, mais on en profitera après. Il y a encore du boulot ! »

« Au-delà du résultat, je me fais plaisir sur la moto. Que je sois 1er, 5ème, 10ème… Bon, je préfère être devant ! Comment je faisais avant pour ne pas la jouer comme ça ? C’est bien plus simple. Je sauvegarde la moto, les pneus, la forme physique. Je me régale. C’est un Dakar comme je n’ai jamais vécu. Je suis détendu, j’en profite ! J’ai encore pas mal de balles neuves. Aujourd’hui, j’avais un pneu qui avait deux jours. C’était sa troisième spéciale. Il a tenu 2 000 km ! Je fais pareil demain : je pars avec un pneu neuf pour trois jours, avec l’étape marathon. Je capitalise, je garde des pneus neufs pour la fin s’il faut se battre. Y’a bataille, ça ne chôme pas ! Je vous laisse, car demain, c’est encore super balèze ! »

Gaël Robic – France TV,

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