L’impressionnant jusqu’au-boutisme de Tom Cloet lors de la manche spadoise de la Michelin Le Mans Cup !

S’il attendait avec une certaine impatience l’étape belge de la Michelin Le Mans Cup sur le circuit de Spa-Francorchamps, Tom Cloet était loin d’imaginer combien ce week-end à domicile allait s’avérer difficile…

La Duqueine M30 D08 Nissan LM P3 de l’équipe belge Mühlner Motorsport, basée à quelques centaines de mètres à peine de la piste, n’allait hélas pas terminer les essais libres de vendredi. Alors qu’il évoluait à 243 km/h en abordant le Raidillon, Tom Cloet perdait le contrôle de son bolide, frappant avec violence le mur de pneus à gauche de la piste. « J’ignore ce qui s’est réellement passé, mais il ne s’agissait nullement d’une erreur de pilotage », explique Tom. « Le team va poursuivre les investigations, mais ce qui est sûr, c’est que j’ai encaissé un choc de 16G ! Je me suis extrait de l’habitacle, et on m’a emmené au centre médical du circuit, où les médecins m’ont donné le feu vert pour la suite du week-end. J’allais bien, je n’avais mal nulle part, tous les feux étaient au vert… »

S’en suivait un travail de sape de la part de l’équipe de Bernhard et Renate-Carola Mühlner, qui remontait une Duqueine LM P3 et l’équipait d’un nouveau moteur Nissan. L’Allemand Moritz Kranz, équipier de Tom Cloet, faisait un excellent usage de cette monture, au point de qualifier le bolide en première ligne en vue de l’épreuve de 120 minutes programmée samedi entre 16 et 18 heures.

« Je me suis chargé du premier relais, qui devait durer une cinquantaine de minutes, reprend Tom. L’objectif était de me stabiliser aux alentours de la 5ème ou 6ème place, ce qui correspondait au chrono de 2’16 »8 que j’avais signé mercredi. Mais dès le quatrième tour, tout s’est compliqué. J’étais pris de violents maux de tête à chaque freinage, ce qui m’a progressivement fait perdre le rythme. Vu le travail abattu par l’équipe pour être malgré tout au départ, j’avais à cœur de boucler mon relais et céder l’auto en ordre utile à Moritz Kranz. J’avoue que ces 50 minutes ont rapidement tourné au calvaire. Mais je suis arrivé au bout. En m’extrayant de l’habitacle, je me suis effondré, et on m’a emmené à l’hôpital de Verviers pour passer un scanner. C’est là qu’une légère commotion cérébrale a été détectée. Je ne suis pas un kamikaze, et ma préparation physique est optimale. Si j’avais su vendredi que piloter le lendemain ne serait pas sans risques, je me serais abstenu. Avant la course, j’étais plutôt en forme, alors j’ai foncé… »

Faisant preuve d’un jusqu’au-boutisme sans doute peu raisonnable, Tom a donné la priorité à l’équipe. Le temps perdu ne se rattrape néanmoins que rarement, et malgré tous les efforts de Kranz, la Duqueine Mühlner Motorsport s’est contentée d’une 11ème place finale, échouant à la porte des points.

De retour chez lui, Tom Cloet va désormais s’offrir deux semaines de repos avant de repasser un scanner et obtenir le feu vert pour la suite de la saison. Francorchamps ne s’est certes pas passé comme prévu, mais la foi du pilote est telle qu’il a déjà hâte de reprendre le volant. Question de passion et de motivation, sans doute…

Vincent Franssen,

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