Tout comme le circuit de Charade à Clermont-Ferrand ou celui de Rouen-Les Essarts, la piste de Reims a l’habitude d’accueillir la fine fleur du sport automobile mondial. Monoplace ou Endurance, tout le monde connaît la piste de Reims-Gueux et sait que l’on y est toujours bien accueilli, les maisons de champagne alentours finançant largement l’organisation des compétitions dans ces lieux. Comme d’assez nombreux circuits à l’époque, Reims-Gueux est non permanent, empruntant routes nationales et départementales habituellement dévolues à la circulation. Ces longues portions rectilignes avec toutefois un peu de relief offre un tracé particulier, seulement coupé de deux virages serrés et de trois courbes rapides. De quoi assurer une vitesses moyenne au tour très élevée et donner au phénomène d’aspiration une importance capitale.
Dans ces conditions, difficile de s’échapper, il faut attendre le dernier tour afin de surgir au bon moment, comme dans une course-poursuite en vélo. Chacun a ses chances, même ceux partis du fond de grille, tant qu’ils n’auront pas perdu le sillage du wagon de tête. C’est ce qu’ont sans doute en tête les concurrents de cette manche européenne du championnat de F2, à l’exception de Silvio Moser, debout à côté de sa monoplace sous l’œil, non pas des commissaires, mais des gendarmes ! Sa mécanique, elles étaient souvent capricieuses à l’époque, ne voulant rien entendre, il laissera ses rivaux en découdre en piste, avec, excusez du peu, trois champions du Monde de F1 présents en la personne de Jackie Stewart, futur vainqueur devant Henri Pescarolo, Graham Hill et Jochen Rindt.
Photo DPPI