Hubert Auriol a été le premier vainqueur du Dakar à s’imposer à moto (1981, 1983) puis en auto (1992), imité plus tard par Stéphane Peterhansel et Joan ‘Nani’ Roma. ‘L’Africain’, qui a ensuite dirigé le rallye de 1995 à 2003, a été invité sur le rallye en Arabie Saoudite, et a momentanément retrouvé ses habitudes dans l’hélicoptère Delta.
Il a régné une ambiance de retrouvailles sur le bivouac du Dakar pendant trois jours. Invité par Motul à saluer les pilotes engagés sans assistance dans la catégorie ‘Original’, Hubert Auriol a pu tailler le bout de gras avec de vieux copains venant à sa rencontre par paquets de douze. Entre l’évocation de ses innombrables souvenirs d’Afrique, l’ancien pilote a vécu pendant la sixième étape une parenthèse elle aussi chargée de réminiscences, David Castera l’ayant invité à partager sa journée à bord de Delta, l’hélicoptère de direction de course. « C’était fantastique de vivre ça », se réjouissait l’ancien patron à son arrivée au bivouac de Riyadh. « J’ai dû faire un millier d’heures d’hélico en dix ans pour assurer la direction. Ce qui m’a tout de suite replongé dans l’ambiance, c’est le vocabulaire utilisé pour la communication, qui n’a pas bougé d’un iota en plus de quinze ans. »
Les différents interlocuteurs ayant à communiquer avec Castera sont en effet identifiés par leur fonction et associés à un numéro : par exemple, Mike 3 pour l’hélico médical numéro 3. « En réalité, j’ai hérité de système qui était déjà en place lorsque je suis arrivé et qui est toujours là aujourd’hui. Il n’y a aucune raison que ça change, ça fonctionne, poursuit le passager-invité spécial. Les gens se comprennent, on comprend les messages et les indicatifs. Il faut que ce soit un peu militaire pour qu’on atteigne l’efficacité, qu’on puisse assurer la sécurité et le fonctionnement de la course. »
Cette journée dans les airs au-dessus de la course présentait également un fort caractère émotionnel pour Hubert, qui a connu David alors qu’il n’avait qu’une douzaine d’années, son père ayant été son mécanicien et surtout l’un de ses complices durant sa carrière de motard. « En parlant de David qui démarrait alors la moto, son père m’a dit ‘tu verras, un jour il portera comme toi le numéro 100 sur le Dakar. Et quand je le vois maintenant diriger l’épreuve, cela me confirme qu’il a les épaules pour ça, il est totalement dans le personnage. Il pourrait même être le fils spirituel de Thierry Sabine. »