Deuxième couronne consécutive Pilotes pour SAINTéLOC Racing

Fabien Michal et Greg Guilvert sabrent le champagne

La glorieuse incertitude du sport s’est manifesté une nouvelle fois à l’occasion de cette manche finale, et SAINTéLOC Racing, comme l’an passé, a dû attendre la toute dernière arrivée de la saison pour fêter ce deuxième titre consécutif de Fabien Michal et Grégory Guilvert. Une récompense à l’issue d’une saison à rebondissements pour le duo de l’Audi R8 LMS #42, capable de se transcender lors de certaines phases cruciales, et confronté à une concurrence si étoffée que le plateau présent au Castellet réunissait pas moins de … 42 voitures GT4.

 

Pour les désormais doubles champions de France en titre, cette sixième et dernière manche a été marquée par une première course en nocturne tournant court suite à un accrochage aux conséquences rédhibitoires. Mais avant une course finale décisive, où le mot d’ordre était de rallier l’arrivée, si possible dans les points – ce qu’ils ont finalement réussi – leurs plus coriaces adversaires de la saison ont subi eux-aussi leur part de déconvenue, à cause d’un problème de transmission en fin de course du samedi.

Pour Eric Debard et Simon Gachet, leur week-end s’est achevé dès la course 1 par une sortie de piste, sur un problème de freins causé par un accrochage. Les dégâts sur l’Audi R8 LMS #14 étant irréparables sur place, Simon n’a donc pas pu piloter en course au Paul Ricard.
L’Audi R8 LMS #21 a quant à elle rallié les deux fois le drapeau à damier à la même 18e place, grâce aux deux remontées attendues pour Olivier Esteves et Anthony Beltoise, suite à des places de qualifications décevantes dans des conditions météo compliquées.

Ils ont dit :
Grégory GUILVERT (Gold) Audi R8 LMS GT4 #42 : « Depuis le couac lors de la course 2 de Magny-Cours, on se trouvait dans une spirale un peu négative, même si on s’est retrouvé avec un petit pécule de 18 points d’avance. Du coup on est en passé un peu à côté de notre week-end, en termes de feeling. On ne l’a pas abordé comme un week-end de course normal. Et on s’est pris les pieds dans le tapis. Cela ne vient pas que de nous, avec d’autres facteurs comme la météo et le petit accrochage du vendredi soir.
« En essais libres, on était à peu près dans le match. Par rapport à l’an dernier, c’était bien d’avoir une voiture compétitive pour le top 10, et pouvant se battre jusqu’au bout. Alors qu’en 2018 la balance de performances ne nous aidait pas vraiment, et on avait plus subi tout le week-end.
« Avant les qualifs, personne ne pensait à la pluie. Le ciel était un peu foncé, et puis d’un coup, une demi-heure avant la mise en grille des pilotes B, il s’est mis à ‘pleuvioter’, puis à bien pleuvoir. La question ne se posait pas, c’était pneus pluie pour tout le monde. Mais comme la pluie s’est arrêtée, la piste étant détrempée, les pneus pluie étaient obligatoires et la voiture était compliquée à piloter sur la piste s’asséchant. Certains ont fait le pari de mettre des slicks en fin de séance. Ce qui a payé notamment pour la #36, nos premiers adversaires, et pas les autres. L’Apine a réussi le 3ème temps, quand Fabien a réussi à signer le 8e temps in-extremis.

Dans ma séance, j’ai fait le bon choix, avec le pari des pneus slicks. Sauf que les réglages décidés pour adapter la voiture aux conditions ne m’ont pas permis de partir au feu vert tout de suite. Il m’a manqué un tour pour signer un bon chrono, parce qu’il s’est remis à pleuvoir dans le 4ème tour. Malheureusement ça n’a donné que le 16ème temps.

En course 1, je ne peux aucunement en vouloir à Fabien d’avoir porté une attaque, parce que Fabien Barthez s’était loupé dans le virage 12. Du coup Fabien s’est mis logiquement à sa gauche mais ils se sont touchés, ce qui a fait pivoter l’Audi. Et puis malheureusement, Olivier Pernaut n’a pu éviter Fabien et les deux ont eu une roue arrachée. C’est un fait de course, où Fabien était un poil en retard sur l’action.

J’ai fait un bon départ en course 2. Je suis tout de suite arrivé à porter une attaque sur Ayari, puis sur Drouet. Puis Moullin-Traffort est venu m’attaquer sauvagement. Comme je le connais bien, je l’ai laissé passer. Je me suis dit qu’il allait faire le ménage, et c’est ce qu’il a fait. Je me suis retrouvé dans une position où je devais remonter, mais sans prendre de risque, et après être passif face à ceux qui font n’importe quoi en piste. On subit, mais malgré tout on a envie de faire sa course. J’ai repassé Morgan après qu’il ait bien surchauffé ses pneus, et j’ai dû donner la voiture à Fabien en 9ème position. Le team a été trop précautionneux pour éviter un ‘unsafe release’. Du coup on a perdu près de 5 » dans les stands, ce qui nous a coûté trois places. Fabien, ayant bien tenu compte de l’incident de la veille, est resté un peu bloqué les premiers tours derrière la coéquipière de Loeb. Puis par la suite, malheureusement il y en a un (Campbell. Ndlr.) qui s’est fourvoyé en finissant dans la porte de notre Audi. La coque était marquée et on a eu de la chance que les demi-trains n’ont pas été touchés, et ça n’a pas influé sur la performance. La mésaventure a juste coûté un peu de temps. Fabien s’est remis en route, a dépassé Laurène Godey, puis Blanchemain. On ne pouvait plus prétendre à un podium, mais juste à voir la ligne d’arrivée.

Nous sommes contents de cette saison et de ce doublé. Je prends plaisir en GT4, j’y trouve mon compte. L’organisation n’est pas parfaite, mais si SRO améliorent quelques petits points, c’est sûr qu’étant un client fidèle de ce championnat national, qui est « victime de son succès », l’an prochain devrait être super et me voir sur la grille ».

Fabien MICHAL (Bronze) Audi R8 LMS GT4 #42 : « Notre chance était d’arriver avec des points d’avance. Globalement, le contexte était un peu compliqué. Chaque année, c’est la finale au Castellet, qui est un circuit qui n’est pas très formateur et dissuasif en termes de sécurité. Parce qu’il n’y a pas d’environnement dangereux, et certains se permettent des choses qu’ils ne se permettraient pas ailleurs. Par rapport à l’année dernière on devait gérer le sujet différemment, mais je pense qu’on ne l’a pas fait correctement. Parce qu’il y avait de la pression, l’enjeu étant là, et que les erreurs de samedi n’ont pas facilité le sujet.
« Aux essais, j’ai fait le 7ème et meilleur temps des Audi, de manière un peu chaude au dernier tour. Tout le monde s’est fait piéger avec les conditions de piste.
« On s’est battu toute la saison avec panache, mais pour la course du dimanche, les consignes étaient très claires : suivre et rester à la porte des points. L’incident avec Campbell est incompréhensible. Même pour lui qui nous a appelé pour s’excuser. C’est tout ce qui fait un dernier meeting de saison, avec des stratégies différentes. On a fini 8e, mais on n’était pas à l’abri de quoi que ce soit, avec un faux rythme. Ce qui reste positif, c’est que l’on a fait une saison extraordinaire, solide jusqu’à la course 1 de Magny-Cours. Avec deux victoires, celle de Pau et celle de Spa qui restera historique.
« Le ‘mercato’ est en cours et il faut avancer vers les contrats futurs. Aujourd’hui, la volonté est de continuer avec SAINTéLOC et des projets sont en train d’être lancés. La question est de savoir s’il faut se lancer vers une passe de trois ou vers d’autres horizons. Réponse dans les futures semaines. Malheureusement il n’y a pas que le côté sportif dans le sport auto, il y a le financier aussi. La volonté du team est de garder l’équipage, et de faire un peu plus. A ce jour c’est une priorité, et on va essayer de trouver un accord. »

Eric Debard (Bronze) Audi R8 LMS GT4 #14 : « Quelqu’un m’a poussé dans le double droit du Beausset et je suis parti en tête-à-queue. C’était dans mon dernier tour avant de passer le relais. Quand je suis reparti l’ABS s’est mis en sécurité. Quand j’ai touché les freins, l’ABS n’a pas fonctionné, j’ai crevé à l’avant et j’ai fini dans le mur de pneus. C’est dommage parce qu’on était dans le top 10. L’auto avait un bon comportement et on pouvait faire un résultat sympa. Ma qualification sous la pluie a été ma meilleure de la saison. Je commençais vraiment à comprendre le fonctionnement de cette Audi. Ça laissait présager un bon week-end, et c’est vraiment dommage que Simon n’ait pas pu participer à la course, d’autant qu’il avait fait de bonnes qualifs. Après le podium de Pau, j’ai eu un peu de mal à comprendre le fonctionnement de cette voiture et à m’adapter.
« Le positif est que c’est une très belle équipe. Il y a une ambiance parfaite entre les trois équipages. Tout le monde entraide ceux qui ont pu avoir des difficultés. On a vécu une saison où c’était plus un sport d’équipe qu’un sport individuel. En tout cas c’était un beau championnat, d’un bon niveau, et je me suis bien régalé. J’ai envie de recommencer. »

Olivier Esteves (Bronze) Audi R8 LMS GT4 #21 : « Nos qualifications un peu désastreuses
ont pesé sur nos deux courses. La 38ème position est la pire que j’ai faite dans ma courte carrière de pilote. Les conditions étaient les mêmes pour tout le monde et certains ont mieux tiré leur épingle du jeu. Anthony est reparti en slicks au moment où il s’est remis à pleuvoir sur un coin du circuit. J’ai moins d’excuses que lui car j’étais sur un faux rythme, ne trouvant pas la bonne approche avec les pneus pluie sur une piste commençant à sécher. En revanche, nos expériences dans les deux courses restent satisfaisantes, car nous avons gagné une vingtaine de places dans chacune des courses. En partant plus haut sur la grille, nous aurions fait meilleure figure et peut-être pu viser une entrée dans les points.

Même si notre contribution au score de l’équipe reste le seul top 10 à Pau, à titre personnel je suis satisfait de ma saison et de ma progression. Je la termine avec un capital d’expérience, et de confiance surtout, qui est sans comparaison avec celui du début de l’année. J’ai énormément appris, avec le sentiment que ça commence à se traduire. En termes de régularité et de performance, et surtout en conditions de course. En qualification, je ne m’en sortais pas trop mal l’an dernier, mon problème était de garder de la performance sur la durée d’une course. Grâce à Anthony et à la structure SAINTéLOC, que je trouve remarquable, j’ai pu emmagasiner beaucoup d’expérience, de savoir et de sensations nouvelles, et j’espère bien que cela va payer l’an prochain. »

Pour la petite histoire, Olivier Estèves a pu pour la première fois tester une Audi GT3 de SAINTéLOC Racing à Barcelone, le lendemain de la finale des Blancpain GT Endurance Series.

« Une expérience fantastique. Je suis extrêmement reconnaissant à Seb’ (Chetail) et Fred’ (Thalamy) de m’avoir permis ça. Un cadeau de Noël avant l’heure. La grosse dizaine de tours était pour moi une ouverture sur un pilotage et un type de voiture nouveaux. J’ai été étonné par la facilité de conduite, je ne m’attendais pas à ça. Je me suis tout de suite senti à l’aise, et d’ailleurs j’ai sorti un chrono qui m’a étonné, et finalement pas très éloigné des temps de qualification des pilotes Am du week-end. Même si elle est très impressionnante, cette voiture n’est pas très difficile à apprivoiser et qui, cela reste à vérifier une autre fois, correspond peut-être à mon approche du pilotage. »

Fréderic Thalamy – Directeur sportif : « Par rapport à l’année dernière, l’avance au classement de la #42 faisait que c’était plus facile à gérer pour la dernière course. Fabien Michal avait du mal à faire l’épicier en course 1, ce que je voulais qu’il fasse, mais lui voulait finir avec panache. C’est acceptable, mais malheureusement ce n’est pas passé. En course 2, la stratégie a été complètement différente. C’était un peu décevant de la faire comme ça, mais il n’était plus question de panache.
« Sur l’ensemble de la saison, Olivier Estèves a fait une belle progression, ce qui était le but du jeu. Un peu de déception pour Eric Debard. Ses progrès auraient pu se concrétiser lors des deux derniers meetings, mais malheureusement il s’est fait prendre dans des incidents. Là il s’est fait percuter violemment et envoyer en tête-à-queue, on ne sait pas par qui. Dans ce cas, le système de l’Audi fait que le capteur de centre de gravité, placé au centre de la voiture, est déstabilisé et déconnecte pas mal de choses dont l’ABS. Il y a un message à l’écran sur le tableau de bord, mais de nuit comme de jour, quand on n’est pas habitué à regarder ce message, on ne le voit pas. C’est dommage.
« A l’heure du bilan, c’était une très belle saison. Avec le sentiment dans toute l’équipe de s’être bien amusés. On a bien travaillé, avec des équipages très sérieux, … et à la fois qui ne se prennent pas au sérieux. Ça c’est génial. Et c’est ce comportement collectif qui fait le succès. »

*A noter qu’avant Fabien Michal et Greg Guilvert, les seuls ayant réussi à aligner deux sacres d’affilée en FFSA GT étaient Dominique Dupuy et François Fiat, en 2000-2001.

Communiqué,

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