Dakar Etape 3 Chabot-Pillot: « On était parti pour le hold-up »

Ronan Chabot et Gilles Pillot dans l'étape 3

Etape 3: San Juan de Marcona – Arequipa : Liaison – 467 km ; Spéciale – 331 km

À l’issue d’une étape très mouvementée, le duo Chabot-Pillot signe sa meilleure performance depuis le début du Dakar (15ème) et intègre le ‘top 20’ au général (16ème).

 

La lente transhumance du Dakar se poursuit. En filant encore plus au sud, pilotes, copilotes, équipes techniques et suiveurs découvrent des paysages toujours plus arides. Parfois caillouteux, parfois sablonneux et très souvent, dénués de présence humaine. L’aridité y grignote tout jusqu’aux velléités de s’y installer. Il reste la mythique route panaméricaine qui relie l’Alaska à Ushuaia et qui, au Pérou, a des allures de serpent de bitume coincé entre le désert et les contreforts du Pacifique, balayés par les vagues.

Pilotes et copilotes ont longé la cote une grande partie de l’après-midi pendant les 467 km de liaison à boucler pour rejoindre Aréquipa. Mais avant, il fallait quitter l’asphalte, apprivoiser les dunes Grande, résister aux terrains sinueux et ne pas se faire piéger dans les dunes d’Acari. Avec 351 km, la spéciale du jour était aussi corsée que les précédentes, avec la fatigue qui s’accumule en plus.

Ronan Chabot et Gilles Pillot avaient identifié cette spéciale comme étant propice à creuser les écarts. Après un sacré combat, les deux hommes sont « passés à côté du hold-up », dixit Ronan Chabot. Mais les aléas de la journée (que le pilote raconte ci-dessous) ne font pas oublier la bonne opération : la Toyota Gazoo Racing #319 se hisse à la 15ème place de l’étape et le duo intègre le ‘top 20’ pour la première fois de ce Dakar (16ème à 1h18). La montée en puissance ne fait que continuer.

Ronan Chabot : « Dès la première partie de dunes, c’était très costaud. Nous sommes montés sur une dune immense, qui surplombait tout : on avait l’impression d’être sur le toit du monde ! Après, dans une section plus cassante, nous sommes tombés dans un canyon qui faisait juste la largeur de la voiture pendant environ 6 km. On a dû s’arrêter parce qu’une Ford était bloquée à travers le canyon et bloquait des motards ! Nous sommes descendus, on a porté les motos et on a tiré la Ford.
« En repartant, dans la poussière, je n’ai pas vu une pierre et on a explosé le carter. Nous sommes repartis au ralenti et heureusement, on a repris notre rythme et ça a tenu jusqu’au bout. C’est dommage : nous aurions pu faire le ‘casse du siècle’ mais on a perdu du temps dans ces mésaventures. Mais il ne faut pas oublier qu’à cause de cette pierre, on n’aurait pu ne jamais repartir. On a eu du bonheur dans notre malheur ! C’était une journée aux nombreux rebondissements et on s’en est bien sorti. Il restera aussi de cette journée des images magnifiques, comme lorsque nous avons longé la plage à fond pendant 14 km. »
 
Au programme ce jeudi : Le nouveau marathon
Après avoir parcouru au total 798 km ce mercredi, la route sera encore longue, jeudi, entre Arequipa et Tacna. S’il n’y a ‘que’ 351 km de spéciale avec à nouveau plusieurs cordons de dunes à apprivoiser, les concurrents rouleront 313 km de plus en liaison. Surtout, la soirée ne s’annonce pas de tout repos : les équipages seront seuls à leur arrivée au bivouac. En effet, il s’agit d’une étape-marathon, ce qui signifie que les pilotes et copilotes ne peuvent bénéficier d’aucun soutien de leurs équipes techniques pour vérifier les voitures et préparer le roadbook. « Il va falloir qu’on s’emploie à ménager la voiture pour bien gérer l’étape-marathon », abonde Ronan Chabot.
 
Qu’est-ce qu’un ‘way point’ ?
Chaque jour, Gilles Pillot explique les spécificités du Dakar
« Il y a plusieurs ‘way points’, des points de passage lors de chacune des spéciales. Le premier, c’est le ‘WPS’, un ‘way point’ de sécurité. Quand on arrive à 800 mètres de ce point, il ‘s’ouvre’, ce qui signifie qu’il est signalé sur notre GPS. Là, une flèche apparaît et elle nous guide jusqu’au ‘way point’. Une fois qu’il est passé, le GPS se referme. Par ailleurs, il y a le ‘WPC’, le ‘way point’ caché. On a un ordre d’idée d’où il figure via le roadbook mais c’est à nous de le trouver avec exactitude. Il faut être vigilant : quand on arrive à proximité, le GPS ne s’ouvre pas. Pour le valider, nous devons rentrer dans un périmètre de 300 mètres. C’est un aspect essentiel de la course car si nous ne validons pas un ‘way point’, on s’expose à des pénalités. »

Ronan et Gilles par… Luc Alphand
« J’ai déjeuné avec Ronan mardi ! C’est un vrai passionné de rallye-raid et on a besoin de personnalités comme la sienne sur le Dakar. Il connaît parfaitement la discipline et il sait rouler sur un très bon rythme. Ronan manage sa course en gérant tous les aspects. Mais je sais qu’il pourrait encore aller plus vite ! »

Communiqué,

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