Conférence Racing Goes Safer à Long Beach

On reconnait à droite Yves Morizot, Stand 21

Forte du soutien inconditionnel de l’association du Grand Prix de Long Beach et de son président Jim Michaelian, La conférence annuelle ‘Racing Goes Safer’ du Grand Prix de Long Beach a connu le 16 avril 2016 sa 5ème édition. Les président et vice-président de Stand 21, Yves et Romain Morizot furent les hôtes de cet événement.

 

Cette année encore, les invités d’honneur étaient des symboles du sport automobile : Brian Redman, vainqueur du premier Grand Prix de Long Beach en 1975, Danny Sullivan, vainqueur des 500 miles d’Indianapolis et Del Worsham, champion NHRA Top Fuel et Funny Car.

Don Taylor, directeur de la fondation, a animé les débats et fait partager durant plus d’une heure les expériences et anecdotes de ces grands pilotes avec les quelques 80 participants à la conférence. À l’aide de photos, Brian Redman a fait revivre ses gros accidents de Spa Francorchamps et de la Targa Florio en 1967, ce dernier ayant été suivi d’un incendie qui aurait pu être mortel. Cela a rappelé à tous les raisons de bien se protéger alors même que rien n’existait à l’époque pour cela.

Danny Sullivan a réchappé à un certain nombre de blessures graves tout au long de sa carrière et a conseillé en conséquence de toujours choisir l’équipement de sécurité le plus efficace et adapté. Il a en outre remercié Yves Morizot qui a lancé la fondation « Racing Goes Safer » et créé Stand 21 pour lui avoir gentiment prêté une combinaison à ses tout débuts.

Del Worsham a quant à lui expliqué toute la difficulté à garder une ligne de course droite avec un dragster Top Fuel, véritable missile de 10 000 chevaux pouvant atteindre plus de 480 km/h en moins de 4 secondes et qu’un simple frottement avec un muret extérieur peut conduire à l’accident grave. Il a également souligné les énormes risques d’incendie auxquels sont exposés les pilotes de dragster.

Le docteur Terry Trammell, consultant sécurité pour l’Indycar, a insisté sur l’importance de porter des sous-vêtements ignifugés respirant pour combattre à la fois les risques de feu et de stress thermique. Cette dernière menace, affectant la forme physique et l’acuité mentale est souvent causée par le port de sous-vêtements en coton ou en nylon sous la combinaison, ce qui restreint l’évaporation de la sudation. Les femmes sont également exposées à un danger particulier si elles portent des brassières en nylon, d’autant plus avec des baleines métalliques : en cas d’incendie, le nylon va fondre sur la peau tandis que les baleines vont très vite conduire la chaleur et provoquer des brûlures graves. Il est important de comprendre pour les compétiteurs que des sous-vêtements adaptés peuvent augmenter de 40% le temps de protection du corps lors d’un incendie.

Le docteur Stephen Olvey, professeur en neurologie à l’université de médecine de Miami, habitué de la « reconstruction » des pilotes d’Indycar sévèrement touchés, a exposé les récentes découvertes liant commotions cérébrales et pertes de mémoire, pouvant mener à la démence et à la maladie d’Alzheimer. Lors de commotions, une protéine se développe en plaques dans le cerveau et parasite son bon fonctionnement. Les commotions ont une place importante dans les blessures sportives et même si le sport automobile est moins affecté que d’autres disciplines où les chocs physiques sont partie intégrante du jeu (boxe, football américain…), beaucoup d’accidents en sport automobile mènent à des commotions. Suite à ces découvertes, des tests post-commotion se développent dans notre sport. Le Dr Olvey a également insisté sur le fait que ces commotions ne résultaient pas exclusivement d’un impact direct avec un arceau, par exemple mais qu’elles pouvaient apparaître après un choc violent lors duquel la tête n’a rien touché.

Ed Becker, directeur général de la fondation Snell a exposé les différences que les coureurs doivent connaître en termes de procédures d’homologation et de niveau de protection entre les normes Snell SA, Snell M et FIA 8860. Il a en outre bien expliqué qu’un casque pouvait, après un choc, paraître intact extérieurement mais être fortement endommagé au niveau de la calotte, censée servir d’amortisseur pour la boîte crânienne et souvent réalisée dans un matériau sans mémoire, ce qui rend l’utilisation ultérieure de ce casque très dangereuse.

Mike Hurst, directeur technique de la SFI, nous a de nouveau alertés sur le problème grandissant des produits contrefaits et du danger que ces produits, souvent fabriqués en Asie et portant parfois de fausses étiquettes d’homologation, représentent pour la sécurité des compétiteurs. En cas de prix vraiment très bas, un pilote devrait toujours se poser sérieusement la question de l’authenticité du produit et préférer acheter auprès d’un revendeur établi. Ces produits posent aussi un grave problème de responsabilité pour les propriétaires de circuits et les organisateurs car en cas d’accident impliquant des blessures graves ou pire causé de façon manifeste par des produits contrefaits, un procès pourrait faire basculer leur vie.

Le docteur Jacques Dallaire, président de Performance Prime et physiologiste du sport, a démontré la prépondérance de la concentration sur le résultat, un état d’esprit vital pour gagner en sports mécaniques. Dans son discours « Pilotage et distraction », il a clairement établi que la concentration absolue sur une seule tâche produira toujours de meilleurs résultats que la gestion simultanée de plusieurs tâches qui peut aboutir à la perte de concentration et à l’échec .
 
Joe Powell, pilote et membre d’équipe d’intervention médicale a fait un exposé dynamique sur la gestion des accidents sur piste, captivant l’attention de l’auditoire en pointant l’ignorance en sorties club de l’importance de ressources médicales et anti-incendie adaptées et la mauvaise volonté rencontrée parfois chez les organisateurs pour coopérer afin de remédier à cela. Les participants devraient toujours s’inquiéter de la composition des équipes d’urgence et de leur équipement ainsi que de leur localisation sur la piste avant même d’en boucler un seul tour. « La meilleure défense, c’est l’attaque ! Les choses auxquelles vous devez penser avant de vous installer dans la voiture le jour de la course :
– Ne mangez pas trop avant la course (pour la même raison qu’il ne faut pas manger avant une intervention chirurgicale : réduire les risques d’étouffement).
– Ayez bien connaissance de vos prescriptions médicales, anticoagulants, etc. : les anticoagulants rendront plus difficile la maîtrise d’une hémorragie en cas de blessure.
– Meilleure sera votre condition physique, plus grandes seront vos chances de survivre à un accident grave.
– Assurez-vous que vous et votre équipe ayez une copie de vos traitements médicaux, allergies, assurance et contacts d’urgence (idem pour les membres de votre équipe) !

À la fin de la conférence, Don Taylor a fait remplir des questionnaires aux participants et la synthèse des réactions est claire : la majorité de l’auditoire a déclaré avoir appris des choses vitales et la plupart ont indiqué que leur approche de la course et de sa préparation va en être modifiée.

Pour les parties prenantes de la fondation ‘Racing Goes Safer’, cela est tout simplement synonyme du succès de cette nouvelle conférence.

Les réactions de l’auditoire furent très positives. Citation d’un participant : « Je voulais juste dire que j’ai appris énormément sur la sécurité en course… L’information technique, tel le délai supplémentaire donné par des sous-vêtements ignifugés pour se sortir d’un incendie sans brûlures au second degré, vous ne la trouvez que difficilement ailleurs ou dans des magazines. L’exposé très professionnel sur la commotion cérébrale et l’explication de la protection donnée par les systèmes de retenue frontale de la tête peuvent sauver la vie des personnes ayant assisté à la conférence et, encore une fois, ce sont des informations qu’il serait difficile d’obtenir autre part. »

Communiqué,

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